Géant du cinéma chinois, maître du mélo, réa-
lisateur infatigable, XIE Jin tourne sans arrêt, même à
l'époque de la Révolution culturelle ou de la Bande des
Quatre. Son dernier film date de 2001 mais ce cinéaste
incroyable n'a pas dit son dernier mot (ni rangé sa
caméra…..).
Il naît dans la province du Zhejiang dans une famille
de lettrés. À l'âge de 8 ans, le petit Jin arrive à Shanghai
avec sa famille. Dans cette ville extraordinaire, il décou-
vre le cinéma grâce à sa mère qui l'emmène voir tous
les films qui sont projetés à l'époque. Le conflit sino-
japonais oblige les XIE à déménager dans le Sichuan
où, en 1946, le futur cinéaste s'inscrit à l'École spéciale
d'art dramatique de Jiang an. Deux ans après, il est déjà
assistant de Wu Renzhi dans L'Epouse muette, puis du
grand SHi Hui dans La Lettre à plumes en 1953. L'année
suivante, il coréalise avec Liu Nong son premier film, La
Crise. Puis, la même année, il tourne un film d'opéra,
Rencontre sur le pont des orchidées.
En 1957, vient le premier grand succès: La
Basketteuse n° 5. Ce film apporte, par son dynamisme,
fraîcheur et vivacité à l'écran. En 1960, encore un succès,
Le Détachement féminin rouge, dont l'histoire se déroule
dans les années 1930 sur l'île de Hainan. Comme sur
tout le continent chinois, la guerre civile oppose les
(580
nationalistes du Guomindang de CHIANG Kai-shek aux
communistes de MA0 Zedong. Wu Qionghua, esclave d'un
propriétaire terrien qui a tué son père, arrive à s'en-
fuir pour rejoindre un détachement de l'Armée rouge
entièrement composé de femmes. Le récit retrace son
évolution idéologique : de jeune fille égoïste aveuglée
par son désir de vengeance, elle devient l'héroïne révolu-
tionnaire parfaite. Film de propagande, Le Détachement
féminin rouge dispose de réelles qualités filmiques et XIE
Jin réussit à faire passer un vrai souffle dans certaines
scènes par la qualité de la photographie et du montage.
En 1962, Grand Li, petit Li et vieux Li est encore un suc-
cès, une excellente comédie très bien filmée qui trouve
le moyen de parler de sport, sa grande passion, hormis
le cinéma.
Son premier chef-d'œuvre arrive en 1965 avec Sœurs
de scène, un mélodrame révolutionnaire somptueux
comme seulement XIE Jin sait les faire... Encore une
fois, le côté humain, incarné par une amitié très émou-
vante entre deux femmes, l'emporte sur la propagande.
C'est l'un des derniers films produits à Shanghai avant
la Révolution culturelle. À peine sorti, il est violemment
critiqué et disparaît de l'écran chinois pour quinze ans !
Ressorti en 1979, il devient vite l'un des succès popu-
laires de l'année.
En 1965, la Chine a déjà un pied dans la Révolution
culturelle. Les problèmes pour XIE Jin, comme pour
des millions de Chinois, commencent. Sa famille est
dénoncée comme contre-révolutionnaire, son père et
sa mère se suicident. Accusé de « confucianisme »,
XIE Jin se retrouve à balayer les sols des Studios du
film de Shanghai. Il finit même par être envoyé à la
campagne qu'il quitte (le comble !) grâce à JIANG Qing,
l'épouse de MA0, qui le rappelle pour la réalisation de
trois films. En effet, malgré les critiques reçues, XIE Jin
ne fait pas partie des réalisateurs des années 1930 qui
ont eu le malheur de côtoyer JIANG Qing à l'époque où
elle était actrice. L'épouse de MA0 ne s'acharne donc
pas contre lui. XIE Jin peut tourner Le Port (1972), La
Baie des rochers (1975) et Chunmiao (1976), le seul film
qu'il qualifie vraiment de commande et qui, à cause des
innombrables interventions de la Bande des Quatre,
sort complètement différent de ce qu'il envisage
au début. C'est la dernière fois que XIE Jin se laisse
« guider » dans son art. Ses réalisations suivantes. La
Jeunesse (1977), La Légende des monts Tianyun (1980),
Le Gardien des chevaux (1981), sont encore de superbes
mélodrames à travers lesquels il commence à dénon-
cer la Révolution culturelle et ses dérapages.
Et puis, en 1986, encore un chef-d'œuvre, Hibiscus
Town. Le film montre le destin des gens ordinaires frap-
pés de plein fouet par la tragédie de la Révolution cultu-
relle. XIE Jin dirige avec un talent et une sensibilité extra-
ordinaires deux interprètes exceptionnels, Liu Xiaoqing
et JIANG Wen, qui sont plébiscités par le public. En 1987,
le film remporte, entre autres, le Prix du meilleur film
et bien d'autres lors de la septième édition du Coq d'or,
ainsi que le Grand Prix au Festival de Karlovy Vary.
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