plumes_sombres Plumes Sombres

Elle aspire à une vie simple, mais les esprits de la Forêt en on décidés autrement. Les voix qui lui hurle des mots vont elles prendre le contrôle de son esprit ? Un destin dicté par des lois ancestrales, mais que ce pas t-il si l'on décide de les défier?


Приключения 13+.

#magie #amitié #transformation #surnaturel #destin #héroique #fantastique
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Chapitre premier

La jeune fille se réveilla près de l'arbre sous lequel elle s'était endormie la veille, un immense arbre datant d'au moins un millénaire, c'était le plus vieil arbre de cette forêt.

Une immense forêt composée d'arbres feuillus et si denses que le sous-bois était dans une mi-obscurité permanente.


La jeune fille avait une silhouette élancée, faisant plus de deux mètres, le corps musclé, la peau de couleur cuivre. Sa longue chevelure noire et bouclée était parsemée de mèches blondes presque blanches.

Elle grimpa dans l'arbre et se fraya un chemin à travers l'épais feuillage pour distinguer la position du soleil dans l'immensité bleu nacré du ciel.

L'astre amorçait déjà sa montée et ses doux rayons lui réchauffaient le visage.

Elle avait dormi bien trop longtemps et avait déjà raté la plupart de ses entraînements quotidiens du matin. Affichant une moue peu fière d'elle, elle sauta au pied de l'arbre enleva le reste des haillons qu'elle portait sur le corps - les habits qu'elle portait la veille n'avaient guère appréciés sa dernière transformation-, puis, elle commença à muter.


Ses os craquaient dans de multiples bruits secs et atroces, son corps s'élargit et grandit jusqu'à ce qu'elle devienne une énorme bête hybride recouverte d'un poil noir rayé de brun épais et dense.

Sa tête s'allongea et grossit, formant maintenant une gueule béante pleine de dents acérées, ses oreilles avaient pris une forme arrondie et étaient recouvertes de poils.

La seule chose qui lui restait en commun avec son apparence humaine était ses yeux, ils avaient gardé sa couleur d'origine, un bleu translucide, presque transparent.

Un regard unique qui la différencie des autres membres de son clan.

Une fois son corps entièrement transformé, elle avait l'apparence d'un mélange entre un tigre et un loup géant, faisant plus de quatre mètres de haut.


Elle entama sa course, allant si vite qu'elle touchait à peine le sol à chaque foulée.

Elle était si imposante que chaque branche qu'elle effleurait à peine se brisaient et étaient réduites en centaines de débris sur le sol. Elle parcourut en seulement quelques minutes la centaine de kilomètres qui la séparait de sa destination.


Lorsqu'elle arriva sur la place, il n'y avait déjà plus personne.


Elle avait définitivement raté sa journée d'entrainement.

Les seuls bruits de voix qui lui parvenaient sortaient de l'immense bâtiment en pierre et en bois qui se dressait devant elle.


Les bâtiments avaient été finement sculptés, il avait été construit par des humains, il y a seulement quelques siècles, en témoignage de paix avec les peuples d'origines.

Elle pénétra dans les locaux d'une sorte de vestiaire et se métamorphosa.

Elle fourra sa main dans une malle remplie d'habits en cuire et fourrure de tout genre et en sortit une tenue qu'elle enfila.


Les peuples originaires de cette terre n'avaient pas pour coutume de porter souvent des vêtements, mais depuis leur accord avec le peuple des humains, ils avaient l'obligation d'interagir avec eux sous leur forme humaine et devaient être habillés.

Une fois vêtue, elle ressortit et pénétra cette fois dans l'immense bâtisse d'où les seuls bruits qui lui parvenaient à présent étaient ceux de la respiration et les battements de cœur des personnes qui se trouvaient à l'intérieur.


Elle naviguait entre les salles de classe, ses narines se remplissaient des différentes odeurs que dégageaient les différents membres des peuples qui se trouvaient dans le bâtiment.

Elle s'arrêta finalement devant une porte entrebâillée d'où elle percevait des odeurs familières et y pénétra en silence. Elle se plaça dans le fond de la salle, les membres présents ne semblaient pas avoir remarqué sa présence.


-....Il y a cinq peuples de la forêt . Le peuple de l'Eau vive pouvant se transformer en toutes sortes d'animaux aquatiques, le peuple de l'Aube pouvant se transformer en animaux herbivores, le peuple des Vents, pouvant se transformer uniquement en oiseaux, le peuple du Crépuscule, pouvant se transformer en redoutables bêtes nocturnes, et enfin le peuple des Brumes ,les hybrides .Ce sont les plus puissants et aussi les plus dangereux, s'ils perdent le contrôle de leurs pouvoirs ils se transforment à jamais en bête et sont capables de décimer un clan entier. Expliqua le professeur.


À l'entente de cette dernière phrase, des murmures aussi bien craintifs qu’admiratifs parcoururent l'assemblée d'enfants qui avaient jusque-là écouté en silence le récit.


-Voilà, reprit le professeur en claquant dans ses mains, émettant un bruit sec qui résonna dans la pièce.

C'est tout ce que vous avez à savoir sur les peuples de la forêt pour aujourd'hui, vous en saurez plus demain !


-Et le peuple des montagnes ? Demanda un rouquin, c'était un petit humain d'à peine sept ou huit ans, il semblait captivé par le récit qu'il venait d'entendre.


- Oui, c'est vrai, vous ne nous en avez pas parlé ! Continua un autre, sa peau de couleur gris clair indiquant qu'il appartenait au Peuple de l'Eau Vive.


Notre grande brune s'était avancée pour prêter attention à ce que venait de dire les enfants.


-Oh ! Vous devez certainement parler du peuple de l'Ombre. supposa-t-elle.


Le simple fait d'entendre le timbre de sa voix plutôt rauque fait sursauter le professeur.

Il reconnut d'instinct qui venait de parler sans même avoir besoin de poser les yeux sur elle et ne put retenir une grimace de dégoût.

Il savait que cette jeune fille pourtant d'apparence si humaine se nommait Karan et appartenait en fait au peuple des brumes.

Tout chez ce peuple le dégoûtait plus qu'aucun autre, c'étaient des bêtes sauvages, des monstres qui dès la naissance s'entrainaient à se battre et à tuer.


Il recula brusquement lorsque la jeune fille passa à côté de lui pour se retrouver en face des enfants.


-Ceux qui vivent dans les montagnes, et qui descendent dans la vallée pour se réapprovisionner. Continua-t-elle.

Certains racontent que ce seraient des hommes vêtus de peaux de bêtes. Mais personne ne sait vraiment ce qu'ils sont… Il paraît même qu'il serait la réincarnation des âmes des animaux morts dans les montagnes hautes.


-On raconte, qu'un jour, ils seraient descendus dans la vallée, et qu'ils auraient tué la moitié du peuple des Brumes ! S'exclama une jeune fille d'environ dix-huit ans, à la chevelure miel et aux pointes blanches caractéristiques du peuple de l'Aube.


-C'est absurde, comment oses-tu proférer cela ? lui cracha son camarade, un jeune homme de près de deux mètres dix, aux cheveux courts, bouclés, bruns et aux mèches blondes.


Il était lui-même du peuple des Brumes, et n'appréciait guère les propos humiliants que s'autorisait à dire un membre du peuple de l'Aube.

Il la poussa violemment et la jeune fille plutôt frêle fut projetée au sol.

Tu devrais avoir honte de proférer de telles absurdités ! assénât-il.


-Non, Lyda n'a pas tout à fait tort Aiko.


Karan s'avança pour aider la blonde à se relever, le choc avait été assez violent pour la sonner un peu. Les membres du peuple des Brumes oubliaient souvent, même trop souvent, qu'ils possédaient une force extrêmement puissante. Une fois son amie remise de ses émotions, elle s'accroupit devant les enfants qui avaient observé la scène sans vraiment comprendre cet excès de violence et qui semblait quelque peu apeuré.

Elle prit une voix plus douce et rassurante et commença son récit:

-Nos anciens racontent qu'au commencement des temps, il y avait déjà les cinq peuples. Les humains eux n'existaient pas sur cette terre.

Précisa-t-elle en balayant du regard les quelques enfants humains composant l'assemblée.

Parmi les cinq peuples, il y avait donc: les Marins, les Herbus, les Voyageurs, les Quadsy et les Nebel. Connus aujourd'hui sous le nom de peuple de l'Eau vive, de l'Aube, des Vents, du Crépuscule et des Brumes.

Ces cinq peuples régnaient en harmonie sur toute cette terre, les Marins vivants dans la mer et les océans, les Herbus dans les plaines et les vallées, les Voyageurs dans le ciel, et les Quadsy et les Nebel se partageant une forêt au pied des montagnes.

Un jour un sixième peuple serait descendu des montagnes pour aller chasser dans les plaines en contrebas, et les Quadsy les auraient surpris à leur voler leur gibier. Ils leur déclarèrent alors la guerre, afin de les obliger à retourner dans leurs montagnes.


Un jeune homme du peuple de l'Aube bougea à la droite de Karan pour signifier son désaccord, mais elle n'en tint pas compte et continua:


-Alors, les Nebel voyant leurs alliés en difficulté, se joignirent au combat.

La guerre dura plus de vingt ans, et fut arrêtée par un traité de paix accordant au sixième peuple le droit de chasser le gibier, mais seulement aux alentours de leurs montagnes, et ils devaient bien sûr repartir ensuite.

Pendant dix ans, tout le monde était calme, et aucune querelle n'éclata. Mais un jour, deux jeunes chasseurs, Kahal des Nebel et Laws des Quadsy décidèrent que le sixième peuple profitait trop de leur bonté et décidèrent d'aller les attaquer durant la nuit. Seulement, dès qu'ils commencèrent à tuer, Laws se fit repérer, et se fit tuer à son tour. Alors, Kahal fou de rage tua une vingtaine de guerriers avant de se faire tuer lui aussi. Les guerriers restants du sixième peuple remontèrent dans les montagnes pour aller chercher des renforts. Quand ils revinrent, ils tuèrent un guerrier du peuple Quadsy et vingt du peuple Nebel. Le chef des Nebel ne comprenant pas demanda alors au chef du sixième peuple pourquoi ils les avaient attaqués malgré leur traité de paix. Le chef du sixième peuple répondit: "Deux de vos guerriers sont venus et ont tué vingt de nos hommes, j'ai donc tué vingt des vôtres, et un de l'autre peuple. Après cette déclaration, le chef se retira dans les montagnes avec son peuple. De nos jours, plus personne ne les a revus. Mais nous supposons qu'ils descendent de la montagne une fois par an afin de refaire leur stock de provisions. Termina-t-elle son récit.

-Bien, vous pouvez partir maintenant. Reprit le professeur en indiquant aux enfants la sortie.


Ils se levèrent donc tous, obéissant à leur professeur malgré quelques protestations de la part de certains.


Puis le maître se plaça devant Karan, se tenant bien droit et gronda d'une voix qu'il voulait menaçante :

-Évitez à l'avenir de terroriser mes élèves avec des légendes aussi affreuses et je vous en serais très reconnaissant.

Il la toisa de son regard perçant, laissant apparaître quelques rides aux coins de ses yeux.

Karan se contenta simplement de lui jeter un regard insignifiant et d'arborer un petit sourire satisfait.

Cet affront fut arrêté par un léger titillement sur la main gauche de Karan. Elle se retourna vers la petite fille brune et à la peau cuivrée qui venait de lui tirer la main.


Cette dernière observait Karan d'un air curieux.

-Oui, que se passe-t-il Yanma ?


La petite fille lui lança un regard timide puis demanda:

-Dis est-ce que tu nous raconteras d'autres histoires sur notre peuple ?


Yanma faisait elle aussi partie du peuple des Brumes.

La jeune femme lui répondit en souriant:

-Bien sûr, je t'en raconterai autant que tu voudras.

La petite fille lui sourit de toutes ses dents puis se dirigea vers la sortie pour aller s'amuser avec les autres enfants.


Karan se releva, mais son sourire s'effaça quand elle croisa le regard du maître d'école qui l'observait toujours.


Au moment où le groupe de jeunes gens passa à sa hauteur, il murmura à l'oreille de Karan:

-Je ne veux plus vous voir traîner près de ces enfants, me suis-je bien fait comprendre?


Cette dernière se contenta juste d'hausser les épaules ,et d'un ton sarcastique acquiesça:

-Bien sûr maître.


Et sans attendre que l'homme ne réagisse, elle sortit rejoignant ses deux amis se trouvant déjà à l'extérieur.


Une fois leur amie sortie, les deux jeunes se lancèrent dans un débat:

-Tu n'étais pas obligé de me frapper si fort Aiko.


Le jeune homme se retourna vers la blonde, et lui sourit:

-Désolé, je ne contrôle pas ma force, tu le sais très bien.


Visiblement, le jeune homme ne comprenait pas la réaction de la blonde. Chez son peuple, il était courant et c'était même plutôt une marque d'affection de s'échanger quelques coups de temps en temps, aussi violent que cela puisse paraître, c'était pourtant normal pour eux.


-Hé bien tu n'avais qu'à pas me frapper ! C'est la deuxième fois aujourd'hui . Pourtant je ne t'ai rien fait de mal... Si?

demanda-t-elle, le regard triste tout en frottant son épaule , là où Aiko l'avait frappé quelques minutes plus tôt.


-Lyda...

Il s'approcha d'elle pour la prendre dans ses bras malgré les protestations de la jeune fille.

Je m'excuse d'accord?

lui dit-il d'une voix douce en la serrant toujours contre lui, il sentit le cœur de la jeune fille battre de plus belle.


-Humpf, tu m'écrases! gémit-elle.


Il desserra son étreinte et la regarda droit dans les yeux , ses yeux d'un bleu profond se perdant dans ceux d'un vert émeraude de la jeune fille.


Son visage était si près de celui du sien qu'elle sentit son souffle sur ses lèvres lorsqu'il reprit la parole.

-Je suis désolé, je ne voulais pas te faire de mal... Je ne le ferai plus, c'est promis.


Elle rougit mal à l'aise par cette proximité mais aussi car elle n'arrivait pas à soutenir son regard si intense, elle le repoussa doucement, et murmura gênée:

-Hmm, bon d'accord je te pardonne.

Il s'écarta finalement d'elle et lui sourit puis passa son bras derrière ses épaules satisfait et ils continuèrent d'avancer vers les carrioles de transport.

Au moment où ils passèrent tous les deux devant Karan, cette dernière lança un regard amusé à la blonde , ce qui la fit rougir encore plus.



*



La nuit était tombée, et il leur restait encore quelques kilomètres à parcourir avant d'arriver aux frontières de leur territoire.

La carriole qui les ramenait n'avait pas le droit de les conduire plus loin. C'était la loi des peuples. Aucun humain n'avait le droit de se promener à moins de dix kilomètres des frontières.

Ils dirent au revoir à la jeune fille du peuple de l'aube. et se séparèrent.


-Alors, t'étais passé où hier ? Après ton engueulade avec Gehel on ne t'a pas revu et en plus tu à raté l'entraînement de ce matin.

demanda le brun ,haussant un sourcil curieux.


Karan lança un regard noir à Aiko.

-On ne s'est pas engueulés. On exprimait nos points de vue.


Le jeune homme éclata de rire.

-Oui, c'est sûr! Tu t'es transformé et tu as failli lui lacérer la gorge ! C'est pas ça que j'appelle exprimer son point de vue!


Il reprit un ton sérieux et grave:

-Tu es consciente que tu aurais pu le tuer ?


Karan baissa la tête. Elle le savait et elle ne comprenait pas pourquoi elle avait autant perdu le contrôle de ses émotions. Elle avait tellement été énervée qu'elle s'était transformée sur le coup de la colère, manquant de tuer son meilleur ami.


-Je ... j'ai besoin d'être seule....

se contenta-t-elle pour toute réponse.


Et sans attendre de réponse de la part de son ami, elle se transforma en un petit hybride mi-loup mi-renard d'un pelage noir luisant.

Karan avait la capacité de muter à une vitesse incroyable, Aiko n'eut même pas le temps de protester qu'elle était déjà partie vers leur village.


Arrivée sur la place du village, elle se retransforma et s'habilla rapidement.


Elle s'apprêtait à faire un pas en avant lorsqu'elle fut percutée de côté par une petite boule de fourrure brune.

C'était un petit hybride mi-ourson mi-lionceau .

Le petit se métamorphosa et laissa place à un jeune garçon d'une dizaine d'années environ, les cheveux châtain clair, prouvant qu'il n'avait pas encore acquis complètement son pouvoir de métamorphose.


Il l'avait heurté alors qu'il était poursuivi par des jeunes de son âge, tous transformés pour la plupart.


Il se releva péniblement, encore peux habituer à ses changements de formes, leva la tête pour voir qui il venait de heurter et son sourire s'évanouit quand il vit croisa le regard translucide de Karan.


-Je ,je suis désolé! balbutia-t-il. Je ne t'avais pas vu, on jouait et... et .....


Il ne finit pas sa phrase, sa gorge était nouée, et sa respiration allait si vite qu'il avait du mal à parler.

Il baissa vivement la tête pour éviter tout contact visuel avec la jeune femme, son teint d'habitude cuivré était devenu pal et l'odeur de sa peur était palpable dans l'air.


Karan sourit faiblement puis s'agenouilla près du garçon . Celui-ci se raidit ,sa respiration s'accélérant de plus belle.


-Je te fais si peur que ça Nhaal ?


Le garçon tressaillit légèrement à l'entente de son prénom, il n'avait pas l'habitude d'entendre son nom prononcé par la jeune fille, d'ordinaire elle lui donnait des surnoms amicaux, et ne prenait pas un ton aussi sérieux.

Cette dernière se racla la gorge et baissant les yeux, elle aussi, s'excusa.


-Tu sais, hier... elle hésita, et le petit garçon parut intrigué. elle inspira profondément .

Je ne le ferai plus, je ne ferai plus jamais de mal à ton frère ou à qui que ce soit. Tu as ma parole .


Elle espérait que ses quelques mots étaient assez convaincants, car elle-même avait du mal à y croire.

En réalité, elle ignorait ce qu'il pourrait se passer à l'avenir, mais il était inutile d'effrayer davantage l'enfant.

Le calme commença à revenir peu à peu chez Nhaal, mais il était tout de même en alerte.


Il hésita puis articula tout de même assez faiblement:

-Pourquoi vous êtes-vous disputés ? Je croyais que vous étiez amis ?


Karan sourit.


-Oui, bien sûr ton frère est même mon meilleur ami.


Elle eut un pincement au cœur en repensant à ce que Gehel représentait réellement pour elle. Au sein de leur peuple, il était rare que des relations de confiance naissent, même au sein d'une famille . C'est pourquoi chaque relation était extrêmement importante, aucune amitié ne se brisait et aucun couple ne se séparait.


Mais il y a certaines fois ou il nous arrive de ne pas être d'accord sur tout tu vois?


-Oui, mais on aurait pu croire que tu voulais le tuer. S'il n'avait pas crié...


Il ne termina pas sa phrase, ayant trop peur de la réaction de la brune. Il sentait son regard pesant sur lui et il n'avait pas envie de déchainer sa colère. Lorsqu'il avait assisté la veille à la dispute entre les deux jeunes, il avait eu tellement peur qu'il n'arrivait même plus à bouger .


-Il ne se serait rien passé.

déclara- t-elle d'une voix ferme, faisant tressaillir le jeune garçon.


Elle se releva et prit congé de l'enfant:

-Allez, retourne jouer maintenant et ne repense plus à tout cela.


Le garçon acquiesça et repartit vivement rejoindre ses camarades.

Karan les observa repartir au loin, riant tous aux éclats.


Elle avait oublié à quel point les jeunes pouvaient être innocents et insouciants. Malheureusement elle n'avait pas eu le loisir de goûter à une telle enfance.

Elle était perdue dans ses souvenirs lorsqu'elle capta une odeur plus que familière et sentit une présence derrière elle. Elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que ce n'était qu'autre que Gehel.

Elle connaissait son odeur aussi bien que la sienne, mais quelque chose était différent.

C'était l'odeur du sang. Elle se retourna à contre cœur pour voir l'inévitable.


Le jeune homme la fixait, son regard bleu nuit était moins perçant que d'ordinaire et sa peau était plus pâle qu'a l'accoutumée.


Il était vêtu de linges de cuire et un épais bandage taché de sang était serré autour de son épaule gauche. Sa plaie encore fraîche dégageait une forte odeur de sang mélangée à celle des plantes médicinales utilisées pour faciliter sa guérison.


Un silence pesant planait entre eux, et aucun des deux ne semblait vouloir le briser. De toute évidence, le jeune homme attendait quelque chose de la part de son amie. Mais Karan n'était pas vraiment prête à entamer une quelconque conversation, elle avait peur de s'emporter à nouveau et elle s'en voulait déjà assez de l'avoir blessé la veille.


Elle se sentait plutôt misérable en réalité. Il lui était déjà arrivé de se disputer violemment avec son ami, mais jamais au point de n'oser lui adresser la parole.


Elle se sentait même mal à l'aise de soutenir son regard, ce qui habituellement était le contraire, d'ordinaire le simple fait qu'une personne croise son regard vitreux suffisait à l'autre pour baisser la tête.

Elle se contenta donc simplement de lâcher un soupir, détournant le regard.


Le jeune homme ne pu retenir un rire de gêne. Lui non plus n'était pas habituée à ce que ce soit la grande brune qui détourne le regard de son interlocuteur.


-Quoi, ça devrait être à moi de te fuir tu ne crois pas ?


Son regard était rempli de tristesse, mais il contrôlait parfaitement sa voix et sa respiration, comme toujours il restait maitre de ses émotions. Ce qui n'était pas le cas de Karan qui ne pu retenir une vague de honte qui lui parcouru tout le corps.


-Je ne comprends pas déclara t-il . Pourquoi, pourquoi tu ?


La jeune femme relave brusquement la tête, son regard croisa celui du jeune homme et il stoppa net sa phrase. Il savait ce qu'il risquait de déclencher s'il continuait, il savait que cela ne servirait à rien de continuer à parler.

La mâchoire de la brune était tellement crispée et son regard si sérieux qu'on aurait pu croire qu'elle observait sa prochaine proie.

Les mots qui sortirent de sa bouche résonnèrent dans l'atmosphère devenue plus que pesant qui plainait autour d'eux.


-Il n'y à plus rien à dire. Je ne veux plus jamais t'en entendre parler. Est-ce assez clair ?


Le jeune homme n'osait même plus faire un seul mouvement, ce qu'il lisait dans le regard de Karan le terrorisait.

Il ne voyait plus en elle sa part d'humanité, il ne voyait plus que l'animal, la bête qui avait prit en cet instant l'entier contrôle de son amie.


Il soutint tout de même son regard et murmura :

-Tu à faillit me tuer. Tu à faillit me tuer et ça ne te fait rien.

Il redoutait la réaction de la jeune femme et pourtant celle-ci fut des plus étonnante. Son regard redevint normal, et une larme coula le long de sa joue.

Elle était triste, triste de ne pas pouvoir lui dire qu'il avait tort, qu'il se trompait. Car c'était vrai, elle revivait la saine, ses griffe lui lacérant l'épaule, son esprit vide d'émotion prête à lui arracher la gorge d'un simple geste de la mâchoire.

Tout autour d'elle avait cessé d'avoir de l'importance à ses yeux, la seule chose qu'elle avait ressentie était sa colère, une profonde colère qui avait surgit du plus profond de ses entrailles, et elle n'avait eu qu'une idée en tête.

Tuer, tuer tout ceux qui se trouvait sur son passage en commençant par son meilleur ami.


Tout ce qu'elle réussit finalement à articuler fut ces quelques mots:

-Cela n'aurait pas du arriver. Ca ne se reproduira plus.


Le jeune homme fut étonné par cette réponse aussi peu sensée. Il s'attendait à tout sauf à ça.

Tout ce qu'il espérait était simplement quelques excuses, juste pour tirer un trait sur cette fâcheuse histoire.


-Tu ne va même pas t'excuser ? Ai-je si peu d'importance à tes yeux à présent?

Dans sa voix résonnait la colère et la tristesse.


Mais la réaction de la jeune femme en fu encore plus étonnante.

-Tu n'es pas mort hier, mais une partie de moi si.


Son regard était dur, et on aurait dit qu'elle n'était plus elle-même à cet instant.

Le cœur de Gehel se remplit de douleur et à ses yeux commencèrent à monter des larmes.


-Pourquoi, pourquoi à tu changée à ce point?

Tu ne ressent même plus la honte ou le regret. Tu est définitivement devenu une bête!


Karan s'apprêtait à répliquer lorsqu'elle réprima un violent tremblement qui parcourut tout son corps.

Gehel se précipita vers elle pour la soutenir.


-Sa va, je vais bien.

lui dit-elle en le repoussant.


Mais elle n'allait pas du tout bien, il la saisit par le bras pour l'empêcher de partir.


-Hé calme toi, regarde moi. Il força la jeune femme à le regarder dans les yeux.

Je suis là, d'accord, tout va bien .


Elle tenta à nouveau de se libérer, mais il la tenait fermement.

-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé d'accord ? Je n'ai rien demandé, je ne comprends pas pourquoi ça m'arrive à moi ?

commença-t-elle.


Le jeune homme l'espace d'un instant vit passé comme une ombre dans le regard de son amie, elle s'estompa tellement vite qu'il se demandait s'il ne l'avait pas imaginé.

Mais brusquement, Karan le poussa violemment, se dégageant de son étreinte, elle recula chancelante sur ses deux jambes.

Quand elle reprit la parole, elle semblait avoir du mal à articuler, un grondement montant du fond de sa gorge.
- Je... Pardonne ... Moi...


Ses mots étaient à peine perceptibles tellement sa voix était devenu animale.
Elle se métamorphosa, et disparu vers la forêt au loin.

Gehel ne put retenir une grimaced'effroi, ce qu'il venait de voir sur ce visage n'avait rien d'humain et soudain, il avait compris.


3 августа 2022 г. 13:20 0 Отчет Добавить Подписаться
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Plumes Sombres L'écriture est plus simple que la parole. Je ne pleure pas, je ne rie pas, je vie juste comme ça. Ma tête est en perpétuelle ébullition. Mon cerveau déborde d'imagination. Un stylo, ou une plume et les mots s'envolent.

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