Ce fut soudain, soudain et incroyablement brutal, sans que personne n'y comprenne rien, c'était la fin du monde.
Virus, couche d'ozone ,arme chimique, personne ne connaît réellement la cause, tout le monde gesticulait dans tous les sens en prétendant connaître la vraie raison, ou en assurant avoir déjà tout prévu. La blague.
La vérité, c'est que personne ne semblait s'y attendre, pas même les dirigeants les plus puissants, trop occupés à faire joujou avec leurs bombes, ni les grosses têtes, sur qui on était censés pouvoir compter pour ce genre de situation. La seule chose dont on était sûre, c'est que sans que personne ne sache vraiment pourquoi, c'était la fin du monde tel qu'on le connaissait.
Mais n'espérez pas obtenir des détails complets, il n'y en a pas, le fait est, qu'après le premier choc, s'en est suivis une vagues d'émeutes mondiale, des gens fuyaient dans tous les sens , pillaient, faisaient des réserves, s'amusaient de ce chaos, enfin bref, vous l'aurez compris, c'était le bordel. Pendant ce temps, au lieu d'organiser un plan de secours, les dirigeants et les plus grands scientifiques se rejetaient la faute, ajoutant un peu plus au désordre, pointant du doigt l'un pour ne pas avoir fait le nécessaire, accusant l'autre d'avoir déclenché tout ça...Enfin, pas moins que ce qu'on attendait de "l'élite" de notre population.
Une fois que les choses se furent calmées, c'est à dire une fois qu'une grande partie de la population de la planète terre n'était plus que cadavres, il n'y eu rien, aucun élan de la race humaine pour se relever, les résidus de gouvernements et des têtes pensantes mondiales étaient bien au frais dans leurs bunkers autonomes, attendant la mort dans une sécurité illusoire.
Les points d'eau sont devenus de véritables champs de batailles, contrôlés par les bandes les plus fortes et les plus impitoyables, il n'y a plus la place à la pitié, c'est manger ou être mangé, littéralement, presque tout les survivants sont devenus cannibales.
Il ne fait pas bon rester seul par les temps qui courts. Enfin, tout dépend qui l'on est .
En tout cas, il n'y a plus d'aussi grandes communautés qu'avant, déjà, car il y a beaucoup moins d'êtres vivants, et deuxièmement car on ne se fait plus confiance, dans un monde presque dénué de verdure et de vie animale, comment être sûr que les personnes que vous côtoyez ne vous vois pas comme leur prochain repas? Et puis, de nos jours, cela n'a plus rien d'étonnant que du jour au lendemain, une personne de ta propre famille se mette en tête de t'arracher la gorge avec les dents, comme si la folie était un effet secondaire de l'apocalypse.
Ou, plus exactement, comme si cette folie avait toujours été là, enfouie au plus profond de chaque être humain, attendant qu'il touche le fond pour resurgir et prendre le contrôle, réveillant la bête assoiffée de sang qu'il est réellement.
Plus de lois, à part celle du plus fort.
Plus de règles, à part celles qu'on se fixe.
Plus de justice, à part celle qu'on rend nous même.
Certains diraient que c'est la fin du monde, je pense plutôt que ce n'est qu'une transformation.
D'autres diraient que cela signe la fin de la race humaine, je dirais qu'il s'agit juste d'une étape de plus dans son évolution. Une épreuve qui le rendra plus fort, que grâce à cela, les êtres humains deviendront meilleurs, qu'ils se réinventeront...
Ou alors tout cela n'a aucun sens, et les humains vont juste s'entre-déchirer et se baigner dans le sang et la destruction comme ils le font depuis toujours.
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Si on avait dit à James Orlano, qu'un jour, il devrait se nourrir de chair humaine, il vous aurait ri au nez...qui ne l'aurait pas fait en même temps? Enfin, avant du moins.
Il avait "tout pour réussir" comme on dit souvent quand ce n'est pas le cas, des parents haut placés, une trame de vie déjà toute tracée, promettant richesse , gloire...et ennui mortel.
Et cela aurait amplement convenu à James, lui qui était habitué à ce que tout lui tombe déjà cuit dans la main, il ne pouvait imaginer d'autres options pour lui que celles choisies par ses parents, il ne pouvait pas imaginer grand-chose d'ailleurs. Il n'avait pour intérêt dans la vie que sa seule personne, et ce qu'il pensait être la réussite. Et c'était bien en passe de se réaliser, à vingt-deux ans, il était cadre dans l'entreprise familiale, poste qui l'attendait avant même qu'il finisse ses études.
C'est comme si ce job était fait pour lui, ici, il pouvait exercer pleinement le pouvoir qu'il pensait lui revenir de droit, pour lui, la hiérarchie était sacré, ceux qui étaient au dessus de lui, comme son père, et les autres membres du conseil d'administration, faisait presque figure de dieux dans sa petite vie minable, ceux qui étaient au même niveaux que lui, avait son respect, mais restaient des concurrents potentiel, même si cela ne faisait aucuns doutes que ce serait lui qui reprendrais la suite de l'entreprise.
Mais, pour ce qui était des autres, tous ceux qui se situaient en dessous de lui, du contremaître au simple ouvrier, ils ne méritaient que son mépris. Pour lui, ils ne servaient qu'à faire les basses besognes, trop indignes pour les gens comme lui. Enfin, vous l'aurez compris, c'était un beau connard, du style costard tiré à quatre épingles et balais dans le cul qui te pourris la vie pour le plaisir.
La fin du monde avait anéanti le peu de personnalité qu'avait le jeune homme, et, par un miracle qu'il n'aurait sut expliquer lui-même, il était toujours en vie. Il orientait maintenant sa vie dans un seul et unique but, survivre, et il avait vite compris, que vue ses piètres talents en matière de survie, une seule solution s'ouvrait à lui, le cannibalisme. James était donc devenu un chasseur...enfin, c'est ce qu'il aimait croire, mais tout ce qu'il faisait, c'était errer en espérant trouver une personne solitaire et assez faible pour qu'il puisse l'attaquer, la plupart du temps, il essayait de s'attirer la confiance de la personne, avant de la poignarder dans le dos, mais de plus en plus souvent, il prônait la facilité, et chasser de nuit, cherchant le moindre feu, ou la moindre lueur dan le noir, il lui suffisait alors de vérifier que le campement était endormis, puis de passer à l'action.
Mais les proies se faisaient rares, ou avaient l'air beaucoup trop coriaces pour lui, cela faisait près d'une semaine qu'il n'avait pas mangé un repas digne de ce nom, et il était au bord du désespoir.
Il allait d'ailleurs abandonner encore une fois ses recherches pour la nuit, quand une lueur avait attiré son regard, c'était l'éclat d'un feu, à peine visible, dans un creux de rocher, en contrebas de la colline où il se trouvait, si il avait était un minimum observateur, il aurait remarqué que le feu était habilement camouflé, et qu'il ne l'avait aperçu que par hasard et grâce à sa position.
Mais il était bien trop occupé à penser au potentiel repas qu'il ferait. Tout en descendant en direction de la source de lumière, il espérait qu'il ne tomberait pas sur un groupe trop important, il pourraient se charger d'une ou deux personnes, pas plus. Il fut soulagé à l'approche du camp, car en rampant lentement vers l'amas de rocher, il distinguait clairement une seule silhouette près du feu, dont il ne voyait que le profil, en s'approchant, il put distinguer des traits vaguement féminins, il fut presque tenté de passer à l'attaque maintenant, misant sur la surprise pour l'emporter, Mais il se ravisa vite quand il vit l'AK-47 posé à porter de main de la femme, et qu'il s'aperçut de son évidente supériorité physique sur lui, elle devait facilement le dépasser de deux têtes et, contrairement à lui, avait l'air tout sauf affaiblie.
Mieux valait rester prudent, il aurait était stupide, même pour James, de se jeter sur une géante armée d'une kalachnikov avec un simple couteau de cuisine et l'effet de surprise.
Il décida donc de ramper discrètement sous un buisson non loin, une fois installé, il ne lui restait plus qu'à attendre qu'elle ne s'endorme, puis il pourrait passer à l'attaque . Mais plus les minutes défilaient, et plus il était difficile pour James de ne pas s'endormir lui-même, et sa proie, elle, n'avait toujours pas l'air décidé à se coucher, elle se contentait de rester assise devant le feu, le regard perdu sur la paroie en face d'elle, imperturbable .
Le visage à peine éclairé dans la lueur vacillante des flammes. Juste assez pour révéler une figure au teint mat, doté de plusieurs cicatrices, dont une grande balafre lui barrant le visage en diagonale, donnant au tout un résultat effrayant.
La gueule couverte de cicatrices, des yeux vides d'émotions, le crâne rasé, un visage sale de poussière et de ce qui ressemblait à du sang séché, un physique athlétique qui ne semblait aucunement souffrir de malnutrition, l'enssemble surmonté d'un AK-47, d'une machette dépassant d'un sac, et de l'espèce d'aura de violence qui émanait de cette femme.
Tout cela combiné, il était évident, même pour James qui n'était pas une lumière, que c'était le genre de personne à ne pas attaquer.
Mais, comme dit plus haut, il n'était pas une lumière, et il avait faim.
Il continua donc à patienter, attendant inlassablement que sa victime s'endorme, même si petit à petit, il se sentait lui même de plus en plus absent, clignant des yeux de plus en plus fréquemment, s'assoupissant brièvement , avant de se réveiller brusquement en secouant la tête.
Mais, après avoir lutté de longues minutes, les temps d'assoupissement devinrent de plus en plus longs, le réveil de plus en plus difficile, et il finit finalement par s'endormir complètement.
Puis il se réveilla de nouveau brusquement, avec cette fois un sentiment d'extrême urgence, les yeux écarquillés, le cœur battant la chamade, James scruta du mieux qu'il put le creux entre les rochers, le feu étant maintenant éteint, il n'arrivait plus à distinguer la silhouette imposante de sa proie, même avec la faible lumière de la lune, il aurait au moins dû apercevoir la forme massive de la grande femme.
Puis un incroyable éclair de lucidité lui traversa l'esprit, elle n'était plus dans la grotte!
Mais, à peine avait-il eu cet éclair de génie, sûrement le seul de sa vie, qu'il se sentit brusquement tiré en arrière par les jambes, son menton heurtant le sol à plusieurs reprise, puis, avant qu'il n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait, il reçu un coup sourd sur le dessus du crâne, il entendit au loin, un vague bruit de succion, tout devint noir autour de lui, et il se sentit partir.
Retirant sa machette du crâne de James dans un horrible bruit de succion, la colosse se redressa de toute sa hauteur, observant d'un œil critique le cadavre sale et habillé de guenilles à ses pieds, jetant un coup d'œil interrogateur en direction du feu éteins. La lueur blafarde de la lune donnait une touche malsaine à la scène, éclairant la meurtrière, le visage plein du sang de sa victime, en plein débat idéologique avec elle-même. Allait-elle se contenter de retourner à son campement, et tenter de se reposer un peu, ou alors manger, peut-être pour la seule fois pour les jours à venir?
Non pas que le cannibalisme la dégoûtait tant que ça, elle était une survivaliste dans l'âme, s'adaptant à toutes les situations, faisant tout ce qui était nécessaire pour survivre.
C'était juste que quand elle pouvait l'éviter, elle s'en passait volontiers. Elle ne tenait pas à ressembler à sa victime, rachitique, sans-but, attendant misérablement la prochaine proie avec espoir.
Se résignant d'un hochement de tête, elle agrippa la cheville du mort, puis le traîna jusqu'à son campement, son visage vide de toutes expressions, son esprit dirigé dans un seul but, survivre.
Спасибо за чтение!
Tu a un bon style d'écriture ça a l'air d'être tous simplement incroyable perso j'ai créé les gardiens champignons grossiement c'est un monde rongé par une rouille pas comme les autre si tu pouvais lire ce que j'ai fait et me donner un avis se serait sympa tu va le retrouver dans le thème postapo "les gardiens champignons" bonne lecture 🙃
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