cece-jm1645986118 L'Amie Rêveuse

Louis aime la vie. À vingt-trois ans, ce jeune étudiant en droit respire l'optimisme. Aisé, épicurien dans l'âme et bon samaritain, rien ne peut ébranler cet amoureux du plaisir. Rien mis à part l'arrivée tonitruante de Manéa Sovis dans sa vie, rescapée d'un foyer maudit. Hébergée à domicile dans le cadre d'un service d'aide aux jeunes en difficultés, cette jolie métisse aux yeux noisettes le transperce par l'intensité des secrets dansant au fond de ses prunelles tentatrices. Timide, renfermée et brisée, Louis est à la fois fasciné et troublé par le mystère qui plane autour de sa colocataire. Et quand la jeune femme est jetée dehors par sa mère suite à une violente dispute, Louis prend une décision radicale : Quitter sa rue pour comprendre l'endroit où Manéa s'est perdue...


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Une palette de couleurs primaires

S’il y avait bien une chose qui pouvait donner le sourire à Louis, c’était le soleil. Aucun sentiment dans le monde n’égalait la caresse intense d’un rayon lumineux sur son teint hâlé. Le ciel d’une douce couleur réchauffait son cœur, imitant à la perfection le bleu éclatant de ses yeux. Dans le Sud de la France, le beau temps était au rendez-vous. Ce qui signifiait deux choses :

Louis était tout le temps heureux.

Louis adorait sortir.

Et comment ne pas l’être quand on vivait dans un quartier familial plutôt aisé, à deux pas de la ville de Nice ? Quand on mêlait dynamisme et tranquillité à la fois, il n’y avait, à priori, aucune raison de se plaindre. Louis le savait : il était un épicurien. En dehors de ses études de droit et son job de vendeur, le jeune homme recherchait le plaisir absolu. Quel qu’il soit. De toute nature. La semaine dernière, il s’extasiait lors d’une exposition sur les Routes du Thé au Musée des Arts Asiatiques. Hier soir, il profitait d’une bonne bière au Pub 12, entouré de ses copains de fac. Et aujourd’hui, Louis avait besoin d’air. Méditer, respirer, faire le vide. C'est dans ces moments-là que Louis se rendait gaiement au Parc du Mont Boron afin de se dégourdir les jambes et chasser comme il se doit les traces de ses journées bien chargées. Son corps, comme son esprit le méritaient amplement. Pour Louis, il s’agissait de récompenser ses deux alliés de toujours qui l’accompagnaient et l’avaient emmenés exactement là où il se trouvait aujourd’hui, là où il avait toujours voulu se trouver. Décidé à s’accorder une petite heure de liberté, Louis avait enfilé ses crampons et sa tenue de sport avec hâte. Mais c’était sans compter sur le désaccord de Fanny.

Fanny était la coqueluche à la maison. A deux ans, cette petite boule de poil dominatrice mais câline se donnait un malin plaisir à contrer tous les plans de Louis. Depuis que sa mère l’avait adopté il y a quelques mois, Louis était tombé sous le charme de cette petite Beagle, friande de caresses et d’attention. Voilà pourquoi ils se dirigeaient ensemble vers l’entrée du parc. Fanny frétillait d’impatience à ses pieds, remuant la queue avec une telle énergie que cela en était presque comique. Lorsque ses pieds tapèrent durement contre le sol de pierre et que ses jambes entamèrent de longs kilomètres, Louis se sentit décoller. Le vent fouettait impitoyablement ses joues sûrement rougies par l’effort, son rythme cardiaque s’affola bien rapidement, tantôt par l’exercice physique en lui-même, tantôt par la montée d’adrénaline et d’excitation qui déposèrent une traînée brûlante à travers son sang. Il jeta un coup d’œil à Fanny, qui suivait le rythme endiablé de cette course libératrice, plus joyeuse que jamais. Ses poils s’agitaient dans tous les sens, ses petites pattes semblaient danser l’une contre l’autre mais ses yeux noirs pétillaient d’amusement. Louis releva la tête, un grand sourire aux lèvres. Oui, c’était une journée parfaite. Du moins, en apparence…

Dès que sa respiration se fit plus courte et que ses mollets se mirent à trembler excessivement, Louis s’autorisa une pause bien méritée. Fanny débordait toujours d’énergie et cela le surprit tout autant. Ses pas fébriles le menèrent sur les hauteurs du sentier de randonnée. Une vue panoramique s’offrit à lui et il eut le luxe d’admirer la beauté somptueuse de Nice. Ses villas aux toits écarlates, sa verdure impressionnante et sa mer d’un bleu profond...Louis fut tiré de ses pensées par une vibration dans la poche de son short. Il jeta un œil à son téléphone et fut surpris de lire un message de Daphné, sa petite-amie de longue date.

« Bébé, rejoins-moi ce soir à la résidence. J’ai hâte de te voir <3 »

Un sourire attendri étira les lèvres de Louis. Il n’avait pas vu Daphné depuis une bonne semaine et sa petite-amie lui manquait beaucoup. Cela faisait cinq ans qu’ils se fréquentaient et Louis ne pouvait être plus heureux de l’avoir dans sa vie. Sans plus attendre, il resserra la laisse de Fanny et s’empressa de rentrer chez lui. Situé à un quart d’heure du parc, Louis retrouva rapidement sa splendide maison, ses murs beige, ses grandes fenêtres, son vaste jardin et sa piscine, directement visibles près du portail coulissant en aluminium. La villa était déserte quand il y pénétra. La télévision grand écran était éteinte. Le soleil se reflétait paisiblement sur le fauteuil en velours et les volets en bois.

Visiblement, sa mère Catherine, n’était pas encore rentrée du travail mais cela ne devrait tarder. Après avoir nourri Fanny et lorsque la chienne se fut endormie, éreintée par cette longue journée, Louis s’enferma dans la salle de bain.

Une bonne douche et un pschitt de parfum plus tard, l’étudiant quitta la maison. Daphné lui avait envoyé un nouveau message, lui donnant rendez-vous à dix neuf heures. Cela lui laissait trente minutes pour acheter des mets délicieux et une belle bouteille de vin. Décidé, Louis s’arrêta dans un supermarché au coin de la rue.

Il fut aussitôt envahi par le bruit de fond des conversations, le bip sonore des machines de caisses, le mouvement strident des vieux chariots et l’odeur des aliments. Au moment où il sortit du magasin, il profita des quelques minutes qui lui restaient pour faire un tour au magasin de musique voisin. Le son de rap old school qui l'accueillit fit trembler son cœur d'émotion. Au sein de cette ambiance si familière, Louis se sentit flotter sur un nuage.

Il y avait pas mal de clients à la caisse alors le jeune homme décida de ne rien acheter... aujourd'hui. Les doigts de Louis se promenèrent agréablement sur les cordes d'une guitare folk avant de s'échouer sur une enceinte Marshall. Il compléta sa petite visite d'un bref passage vers les CD quand un objet attira son attention. Il s'agissait d'un vinyl Indie Rock.

Louis eut immédiatement la boule au ventre en reconnaissant le nom de l'artiste sur la couverture. Les Sex Pistols. Le groupe préféré de son père défunt.

Louis se détourna de cette vue douloureuse. Il y a quatre ans, son père était décédé d'un violent cancer du pancréas. Et bien que la vie avait repris son cours, Louis ne supportait pas de tomber sur des souvenirs qui ravivait la peine en lui qu'il pensait abolie. C'était sa mère qui avait le plus souffert durant cette période, enfermant son âme dans les médicaments et sa voix dans une prison d'argent. Muette et terne, Louis avait passé des nuits d'insomnies à ressasser un visage inconnu et effrayant remplaçant la douceur qu'il aimait tant dans le sourire de sa génitrice. Maintenant que Catherine avait fait son deuil et était devenue chef de sa propre association d’accueil de jeunes en difficulté à domicile, Louis, lui pataugeait entre la fierté et la mélancolie de voir de moins en moins sa mère.

Et à 23 ans, il se sentait d'autant plus idiot d'éprouver le besoin régulier de passer du temps seul avec elle. Peut-être que la peur de la voir disparaître aussi subitement justifiait son état d'esprit. Il n'en savait rien. À vrai dire, il ne sentait plus rien que la douleur lancinante qui lui transperçait la poitrine. Un comble pour cet amoureux de la vie...

-Monsieur ?
Une voix aiguë et féminine le fit sursauter. Une petite fille d'environ neuf ans observait l'étudiant avec de grands yeux curieux.

-Je cherche mon papa. Je suis perdue.

Louis s'agenouilla aussitôt face à l'enfant.

-Oh, ma puce ! Ne t'en fais pas. J'ai du temps devant moi. Je vais t'aider à le trouver, d'accord ?

Et le sourire de la fillette suffit à colorer de nouveau sa vie en rose.

Lorsque Louis arriva chez Daphné, il constata qu'il avait vingt minutes de retard. Cependant, il savait que ses excuses seraient valables et acceptées par sa chérie, du genre plutôt tolérante. Comment refuser d'aider une jeune aussi adorable ? Quand Elena avait retrouvé son papa, sa main accrochée fermement à celle de Louis le quitta brusquement pour se poser sur l'épaule de son père, visiblement très soulagé. Après avoir balayé modestement les remerciements de l'homme, Louis s'était retrouvé blotti dans les bras de la petite qui avait insisté pour lui faire un câlin.

Désormais requinqué par cet élan de tendresse, Louis se tenait prêt à rejoindre sa dulcinée, le sourire aux lèvres. Il entra le code de la résidence qu'il connaissait par cœur avant de monter les marches de l'escalier en métal. Daphné lui ouvrit quelques instants plus tard. Subtilement maquillée et vêtue d'une robe noire fendue au décolleté vertigineux, Daphné était resplendissante. Quelques mèches rebelles s'échappaient de son chignon lâche. Une vague odeur de parfum fruité caressa les narines de Louis. Le jeune homme se sentit bête, en T-shirt blanc et jean délavé. Il avait chaud après avoir traîné dehors aussi longtemps et ses paumes devaient être moites de sueur. Louis les frotta discrètement contre son pantalon.

-Tu es enfin arrivé, ironisa Daphné, toujours appuyée contre la porte.

-Je sais que je suis en retard mais crois-moi j'ai une bonne raison.

-Ah oui ?

-Hum hum. Et je ne suis même pas venu les mains vides.

La boîte de gâteaux et la bouteille de vin effacèrent l'amertume dans les yeux de Daphné. Cette dernière l'invita à l'intérieur en un instant et Louis la suivit en riant. Il écarquilla les yeux en entrant dans la pièce principale. La petite table munie d'une nappe blanche était dressée, l'appart impeccablement rangée et des bougies projetaient une lumière sensuelle à travers la salle.

-Waouh !

-Tu aimes ?

-Tu plaisantes ? C'est trop, beaucoup trop ! Mais c'est magnifique, ajouta-t-il devant l'air défait de Daphné. Merci bébé.

-Rien que pour toi, susurra-t-elle, en l’enlaçant.

Louis répondit à l'étreinte serrée. Les lèvres douces de sa chérie fondirent sur les siennes et il ferma les yeux pour capturer ce goût familier qu'il connaissait tant. Les mains fines de Daphné s'immiscèrent sous son haut, frôlant sa peau chaude.

-Juste toi et moi, ce soir...murmura-t-elle contre ses lèvres.

Louis recula légèrement la tête pour l'observer. Le désir gonflait d'ores et déjà les pupilles dilatés de la jeune femme. Une vague d'inconfort le submergea aussitôt. Cette sensation le déstabilisa quelque peu. Pour cacher son malaise, il déposa une pluie de baisers papillons contre sa mâchoire. Puis, ils se séparèrent pour passer à table. Louis était un peu surpris. Il s'attendait à dîner avec sa chérie et rentrer chez lui en fin de soirée pour se reposer. Passer la nuit entière à l'improviste chez Daphné était une chose qu'il n'avait plus fait depuis...il ne se souvenait même pas de la dernière fois qu'ils avaient dormis ensemble. Et il avait bien l'impression que "dormir" n'était pas seulement au programme de la soirée. De nouveau, cette maudite montée d'angoisse l'engloutit tout entier. Il se concentra alors de toutes ses forces pour rester impliqué dans la conversation.

Daphné lui raconta son stage de danse, à l'origine de leur séparation d'une semaine. Étudiante en Arts du Spectacle, la jolie blonde avait beaucoup travaillé pour pouvoir se payer l'école de ses rêves. Louis l'avait vu à l'épreuve et ça ne faisait aucun doute : un jour, Daphné serait une étoile montante de la danse. À son tour, il décrivit sa semaine rythmée par ses innombrables heures de cours et son job à mi-temps. Daphné ne cessait de lorgner sur ses lèvres tandis qu'il lui expliquait à quel point il manquait de repos.

Les doutes de Louis se confirmèrent lorsqu'elle saisit ses mains pour l'inciter à sortir de table.

-On n'a pas encore touché au dessert, souffla-t-il, désarçonné.

-Justement on y vient...

Louis se laissa entraîner jusqu'à la chambre à coucher, la boule au ventre. Il ne comprenait pas. Cela n'avait pas de sens. Et lorsque Daphné le fit asseoir au bord du lit, il ne comprit toujours pas pourquoi la voir se déshabiller devant lui ne lui provoqua rien d'autre qu'une violente gêne. Ils étaient en couple depuis de longues années. Leur vie sexuelle avait toujours été agréable et décomplexée. Pourtant, il était là, incapable de faire quoique ce soit et il se sentit horriblement mal.

Daphné grimpa à califourchon sur ses cuisses, sublime dans son ensemble de lingerie en dentelle noir.

-Touche-moi, Louis.

-Daphné...

Sa voix se brisa lorsqu'elle s'attaqua férocement à sa ceinture. Tout allait beaucoup trop vite. Tétanisé, Louis ne pouvait bouger. Débarrassé de l'accessoire, Daphné baissa sa braguette, sans le lâcher du regard. Louis reposa sa tête contre l'oreiller. Il ferma les yeux, redoutant le moment fatidique. La main de Daphné s'infiltra dans son pantalon à la recherche d'une réaction. Niet. Louis se mordit les lèvres, tentant de répondre à l'acte de sa copine. Rien. Toujours rien. Daphné finit par rencontrer son visage fermé et ses gestes cessèrent. Louis relâcha sa respiration hachée. Au moment où il s'apprêta à se redresser, il vit Daphné tomber à genoux devant lui, écartant les cheveux de son visage. Cette fois, Louis la repoussa.

-Stop. Arrête !

-Qu'est-ce qu'il se passe, Louis ?

Daphné se recroquevilla sur elle-même, les yeux brillants de larmes contenues. Louis se détesta pour lui infliger une telle humiliation.

-C'est rien, Daphné.

-C'est rien ? répéta-t-elle, d'une voix étranglée. C'est normal que mon petit-ami ne me touche plus depuis un mois ?

Louis soupira. Et voilà ! La discussion qu'il tentait désespérément de repousser. En effet, cela faisait plusieurs semaines que son corps ne répondait plus aux avances de Daphné. Et uniquement aux siennes.

Louis se sentait toujours en accord avec lui-même dans ses moments d'intimité personnels. C'était bien ce qui l'inquiétait ! Car même tout seul, penser à Daphné ne suffisait pas à le faire décoller...

-J'ai besoin de comprendre, Louis. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

-Ce n'est pas toi, Daphné. Tu n'y es pour rien.

-Vraiment ? Car tu ne te touches plus aussi ?

Incapable de lui mentir, Louis baissa la tête. Daphné se releva, enfilant une nuisette en satin. Elle se mit alors à faire les cents pas face à lui, l'air désemparée.

-Tu en vois une autre, c'est ça ?

Louis redressa immédiatement son corps, comme si il venait d'être brûlé.

-Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr que non ! Tu sais très bien que je ne te ferai jamais une chose pareille.

-Alors aide-moi à comprendre pourquoi tu n'arrives plus à bander pour moi ? cria-t-elle subitement.

Un silence froid s'abattit dans la chambre. Louis se renfrogna et Daphné prit place à ses côtés.

-Mon amour, je suis désolée...

-Tout tourne autour du sexe, hein ? Je ne peux pas avoir d'autres préoccupations ?

-C'est le cas ?

Louis soupira de nouveau, le regard fuyant. Daphné caressa tendrement son dos.

-Parle-moi bébé. Tu sais le sexe a une place importante dans un couple. Tu as été mon premier...Et il n'y a eu que toi.

Le calme attentif remplaça le choc de tension précédemment installé. Daphné se pinça les lèvres.

-J'ai...j'ai besoin de ces instants-là pour me sentir proche de toi et...

-On l'est déjà.

-Pour me sentir plus proche de toi, rectifia-t-elle, une main enfouit dans son cuir chevelu.

Louis acquiesça, rencontrant son regard aimant. D'un geste candide, il posa une main rassurante sur sa cuisse nue.

-Eh bien, je n'ai pas la tête à...à ça car j'ai beaucoup de travail en ce moment. Beaucoup de devoirs à rendre. Et je me suis mis à repenser à mon père.

Daphné hoqueta de surprise. Elle l'étreignit avec force et Louis répondit avec émotion, calant son menton dans le creux de son cou. Le jeune couple finit alors par se séparer. Louis déglutit péniblement, le regard de nouveau lointain.

-Tout va bien. C'est juste...ces petits riens du quotidien qui me rappellent sa mémoire. Et c'est perturbant de tomber sur une partie de lui alors qu'il n'est plus là, tu comprends ?

-Bien sûr, bébé. Bien sûr.

Daphné frotta son nez contre le sien.

-Merci de m'avoir dit la vérité.

Louis hocha la tête, rassuré. Soudain, les lèvres de Daphné heurtèrent violemment les siennes, l'entraînant dans un baiser charnel. Elles dévièrent jusqu'à sa mâchoire devenue tendue. Louis, lui, resta immobile.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Je connais un moyen qui pourra te faire oublier...

Le sang du jeune homme ne fit qu'un tour et il se leva d'un bond. Daphné lui jeta un regard catastrophé, alertée par la colère qui brillait dans le regard de son petit-ami.

-Tu es sérieuse ? Tu es vraiment sérieuse, là ?!

Daphné ne répondit pas. L'air mortifié, elle se contenta de le fixer en retour, les genoux repliés sous son menton. Louis ne s'énervait jamais. Jamais. Bon samaritain, elle n'avait pas eu l'occasion de le voir dans des colères aussi noires. Depuis qu'ils se fréquentaient, ils s'étaient peut-être disputés trois fois à tout casser. Pas rancunier pour un sou, c'était souvent Louis qui déterrait la hache de guerre après coup. Ce soir, Daphné se confrontait à une nouvelle vision de son copain qu'elle n'avait jamais affronté. Et elle ne savait pas comment réagir.

Louis vit la peur sur le visage de sa partenaire. Une partie de lui en eut pitié. Il ne souhaitait pas l'effrayer, mais plus les minutes passaient et plus cette compassion s'amenuisait.

-Je me confie sur ma charge de travail et sur la mort de mon père et toi t'as seule réponse c'est "viens on retourne baiser" ? C'est ça ?

-Louis, ça fait un mois que tu ne veux plus rien faire.

-Je suis venu dîner ce soir !

-Tu sais très bien ce que je veux dire.

-Non, je ne comprends pas. À vrai dire, ça me dépasse que tu sois incapable de saisir que j'ai simplement besoin de temps.

-Du temps pour quoi ?

-J'en sais rien ! J'ai juste envie de passer du temps avec ma copine sans me forcer à faire des choses qui ne font pas envie en ce moment.

Les joues de Daphné rougirent sous le coup de la colère.

-Va te faire foutre, Louis.

-"Va te faire...", waouh ! OK, super Daphné.

-Louis...Louis !

Trop tard ! Le jeune homme se dirigeait déjà vers la sortie, sourd aux appels désespérés de sa petite-amie. Dans une dernière tentative, la main de Daphné referma brusquement la porte d'entrée et Louis la regarda enfin.

-Reste avec moi, s'il te plaît !

-Bonne nuit, Daphné.

Louis n'eut pas besoin de beaucoup d'efforts pour ouvrir la porte et s'y engouffrer. Une fois seul, il pu enfin se calmer. Les battements de son cœur effrénés raisonnaient dans ses oreilles, s'accordant à ses pas précités contre la cage d'escalier. L'air frais du mois de septembre s'infiltra dans ses poumons en feu, apaisant la braise vive. Il faisait nuit dehors. Louis pressa le pas pour rentrer chez lui. Il vérifia son portable. Un appel manqué de sa mère. Jurant entre ses dents, le jeune homme sauta dans le premier bus à sa disposition.

Une fois sur place, Louis ignora l'accueil chaleureux de Fanny. Le vide dans le creux de son ventre lui montait à la tête. Il avait besoin d'un grand verre d'eau et d'une bonne cigarette. Le jeune homme fouilla dans le frigo. Finalement, une canette d'eau gazeuse ferait l'affaire. À l'entrée de la cuisine, la chienne le fusillait du regard. Louis lui accorda alors quelques caresses pour se faire pardonner. Satisfaite, Fanny trottina en direction du salon. Curieux quant à l'absence de sa mère, Louis fut soulagé d'entendre du mouvement à l'étage. Il fit coulisser la porte en verre donnant sur l'immense jardin, prêt à se jeter sur le premier transat. Mais avant ça, pause cigarette ! Louis appuya son épaule contre l'un des piliers de la pergola, portant le bâtonnet à ses lèvres. Il tira une taf et regarda la fumée s'évaporer dans la nuit étoilée. Le jeune homme coinça la cigarette entre ses dents, en quête de son briquet pour une dose plus forte quant il fut soudainement interrompu par un léger hoquet. De grands yeux noisettes le scrutaient intensément.


28 февраля 2022 г. 19:39 2 Отчет Добавить Подписаться
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Aboukaria D Aboukaria D
On rentre directement dans le bain et on adore ! Aucun moment d’ennui, pas d’œil qui se ferme. Louis est un personnage attachant à première vue et on a hâte de le voir évoluer par la suite avec ses forces et ses blessures…

  • L'Amie Rêveuse L'Amie Rêveuse
    Merci beaucoup ! Louis est un personnage qui revêt différentes facettes. Tu n'es pas au bout de tes surprises...Je pense qu'il va continuer à te plaire ;) February 28, 2022, 22:54
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