Le meurtre d'Amande Seguir história

- Je t'en prie, essaye de passer ce qui s'appelle une bonne journée.

Durant tout le long du trajet, c'était ces mots si réconfortants de ma mère qui me venait en tête. J'avais pas autant d'espoir qu'elle, à vrai dire, je m'en foutais de passer une bonne journée. Ce n'était pas ma priorité, loin de là. Ces trois derniers jours, elle a essayé de se passer pour la mère parfaite car sa fille venait de vivre ce que l'on nomme "un drame". Elle a vraiment tout tenter, s'en était presque gênant. Tient, samedi soir, pensant que cela aller me changer les esprits, elle m'a emmené (de force) voir Les Minions au cinéma. Contrairement à ce qu'elle attendait, je n'ai pas ri une seule fois. J'étais vraiment la seule pres-adulte de 17 ans accompagnait de sa mère dans la salle, la majorité, vous vous en doutez, était des enfants, tous plus petits les uns que les autres. Il n'y avait que ça : des enfants. J'espérais qu'avec ma petite taille, on m'aurait rajeuni mais avec le maquillage, personne ne tombait dans le panneau. La pire erreur de ma vie : m'être maquiller ce soir là.

Enfin, tout ça pour dire, que ma mère était complètement à coter de la plaque, je crois qu'elle était dépassée par la situation mais moi, a-t-elle vraiment pensé à ce que je pouvais ressentir ? Même si elle le prétendait, elle ne pouvait pas comprendre. Personne ne le pouvait. Et je crois bien que c'était ça le pire : je me sentais seule dans le néant.

Ma tête était posée contre la vitre, je ne savais pas vraiment comment je me sentais, je ne savais pas comment je devais me sentir lorsque vous êtes absente pendant une semaine et que tout le monde sans exception sait que vous veniez de perdre votre meilleure amie et pas dans n'importe quelles circonstances : elle venait d'être assassinée. Mais la vraie question que l'on devait se poser c'était par qui ? et pourquoi surtout ? Pourquoi ôter la vie ? Rien, rien ne le justifier.

Puis, c'est Amande merde !

Celle qui ne fait pas d'histoires, celle qui à toujours les mots réconfortants que vous souhaitez entendre lorsque tout s'écroule, celle qui voyait toujours une lueur d'espoir dans les lueurs les plus sombres. Je n'y ai pas cru quand je l'ai su. Quand j'ai su que cette personne en or s'était envolée pour l'éternité.

Je bougeais ma tête dans tous les sens, le conducteur devait revoir son permis. Clairement, je n'ai pourtant pas le mal de transport mais ce matin là, j'ai vraiment cru que j'allais vomir toutes mes trippes. En arrivant à mon arrêt, je descendis les marches avec précaution, mon estomac était secoué. Et en levant les yeux, mon lycée. Celui où je ne reverrais plus jamais celle où j'ai fais le plus de conneries en cours et même aux toilettes.

Même après que le bus soit partit, je resta paralysée, comme une plante verte; je ne bougeais pas. Je faisais comme un blocage. Le genre de blocage qui fait vraiment flippé tout le monde et moi la première. Et quand cela arrive, la majorité des personnes vous prenne pour une folle, une fille qui doit absolument consultée.

Préjugé de merde moi je dis.