maely Taina Maely

Un soir je me suis dit que je voulais bien remplir une page blanche sur word, avec la police Arial de taille 14, voici donc le résultat. Ou, en d'autres mots, un essai sur mes pensées de 21h30


Histoire courte Tout public.

#essai #français
Histoire courte
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Un essai du soir

Que faut-il pour remplir une page blanche ? d’ailleurs est-ce même nécessaire d’aller jusque là pour avoir un sentiment de satisfaction, avec des yeux qui traînent sur cette même feuille et reflètent le plus grand embarras des mots qui de loin ne font que des lignes parallèles, mais qui pour vous représentent les plus belles idées ? Je ne sais pas, et je suis en ce moment même, à l’instant où j’écris, en train de penser à une solution à mon manque de pensées relatives à un minimum de productivité et qui témoigne de ma réflexion sincère. Or le ventilateur qui fait circuler le vent à côté de moi ne s’attend pas à lire de beaux mots qui décorent une phrase de réflexion, pas même une virgule, alors pourquoi j’écris ? La réponse, aussi simple qu’elle semble être, ne me suffit pas forcément. Parce qu’en réalité le problème n’est pas le ventilateur à côté de moi, mais ce que je pense être un bel essai qui rend compte de ma pensée de 21h30, car il est vrai, 21h30 viennent de sonner dans ma tête à la vue des chiffres lumineux sur le même écran où je suis en train de marquer toutes ses phrases sans queue ni tête. Je baille sans pour autant vouloir me coucher. Je pense au bruit que je ferai en prenant ma douche alors qu’ils, mes cohabitants qui pour vous n’ont pas de noms, sont tous déjà couchés paisiblement sous leurs draps protecteurs; à la gêne que je leur causerai avec mes mouvements sous l’eau qui coulerait en flots et foncerait droit vers le sol de carrelage qui sera aussi froid que la glace que j’ai mangé ce midi - c’est une exagération, ne vous inquiétez pas -, à toutes les insultes qu’ils proféreront envers moi avec leurs voix qui ne s’entendent pas. Il est 21h40 et mon cas s’aggrave, tout comme les réactions précédentes ont tendance à empirer. La batterie est faible, mais cela m’empêchera-t-il vraiment de repousser de dix minutes encore la souffrance des esprits endormis de mes cohabitants sans nom, juste pour pouvoir parler un peu plus ? Et oui, car je commence à stresser à la pensée de les déranger alors qu’ils sont déjà en paix sous leurs couvertures pour y rester toute la nuit, mais si dans tous les cas je vais leur déranger, que cela se fasse le plus vite possible, car il est hors de question de dormir sans me laver. Je sens ma peau se coller en elle-même, et ce n’est pas agréable à sentir, je veux la sensation de fraîcheur et de propreté après un bain bien mérité. Et c’est à présent, après ces quelques mots de plus, que je remarque qu’il est maintenant presque 21h50 ! La batterie elle-même ne durera pas plus d’une demie heure, mon cœur n’en peux plus d’attendre, le stresse me consume et me voilà bavarder pendant vingt minutes sans pour autant être soulagé. Et le pire, c’est que cette angoisse ne fait qu’augmenter alors que mon sentiment devrait être un tout autre : celui de la satisfaction, bon sang de bonsoir ! Le récit dure plus que prévu, mais les émotions se confondent – mensonge, le malaise prend le dessus !-. le ventilateur est d’ailleurs toujours au même endroit. Et me voilà parti pour un bain, avant que je ne meurs de désespoir à la pensée d’être en train de déranger mes pauvres cohabitants sans nom.

Il est 21h55.

Le retour, ou alors ma réapparition, aurait pu se faire d’une manière bien plus originale et glorieuse – quoique, l’approche est toujours la même : celle de mettre en valeur le personnage en question -, mais je ne suis ni maître ni amateur dans ce genre-là, il me fait peur même ; la peur du ridicule et de l’inutilité de tous les mots employés, quoique ce texte lui-même est au plus haut niveau, tant du ridicule que de l’inutile car ça ne vous mènera à rien de le lire. Le message n’est pas implicite, et n’est d’ailleurs même pas existant, même si vous pouvez tout de même bien réfléchir à votre aise - enfin, si cela en vaut vraiment la peine-. Maudite saucisse que je n’ai pas mangé ! Maintenant je commence à me poser des questions à propos de l’utilité d’un tel gaspillage de temps et d’encre virtuelle. Un texte n’a-t-il de valeur que quand il vous apporte quoique ce soit ? Parce que si c’est le cas, le mien est d’une inutilité…

Franchement, à quoi est-ce que je m’y attendais ? Atteindre la marque des 4 000 caractères peut-être ? Non, je viens juste de remarquer le chiffre, et il dépasse les bords de plus de cent caractères.

Mon but ? m’exprimer ? La procrastination avant de dormir ? Oui, je crois que c’est bien cela…

...

..

.

il est 22h30.

31 Mars 2020 01:01 2 Rapport Incorporer Suivre l’histoire
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La fin

A propos de l’auteur

Taina Maely Une fille parmi tant d'autres.

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GG Georges Grignard
L'utilité de réaliser quelque chose nous pousse à écrire ce qui se passe dans notre cerveau. Et il s'en passe des choses! Et, souvent, nous nous gardons d'en révéler la teneur tellement est est dérisoire. Mais pas toujours. On se lance alors dans une course vers l'impossible que l'on découvre au fur et à mesure que l'on avance. La vie n'aurait donc pas de but? Pourtant, elle semble avoir une destination même si nous n'en connaissons que les manifestations d'un arrêt en suspension. Combler un vide est une raison d'écrire, c'est certain. Quel plaisir de découvrir ce que l'on vient d'inventer, un cheminement incohérent qui nous même à travers un silence. Bien entendu, l'être humain a inventé de nombreuses façons de combler le vide. Tout d'abord en nous faisant naître en ne connaissant rien, ni notre raison de vivre, fusse-t-elle le désir de prendre un bain avant d'aller se coucher, comme Taina Maely. Le but est clair dans ce cas. En ce qui me concerne, je me suis demandé ce qu'elle allait bien pouvoir écrire pour combler le vide de cette page qui ne demandait qu'à être remplie. Voilà un objectif noble. Puisse-t-il ne pas réveiller les autres et laisser leurs esprits vagabonder dans leurs rêves dont ils ne se souviendront peut-être pas à leur réveil, comme si l'action leur échappait... Entre-temps, beaucoup d'eau aura couler dans les douches et autres baignoires.
May 05, 2020, 06:01

  • Taina Maely Taina Maely
    Je suis désolé de répondre si tardivement, je n'avais pas les mots. j'ai beaucoup apprécié vos réflexions sur ce que j'ai écris, et je vous remercie d'avoir pris le temps de les écrire ici. J'ai beaucoup aimé votre image pour décrire le processus de création (la course vers l'impossible)! Et aussi celle pour le résultat final de ce qu'on a pu inventer, "un cheminement incohérent", qui me parle un peu parce que c'est dans le domaine de ce que je ressens parfois en voyant ce qui a bien pu naître sur la page blanche que je tiens quelques fois à remplir. C'est toujours bien d'avoir le point de vue de quelqu'un d'autre sur un sujet, ça nous ouvre l'esprit à une autre perspective de ce qu'on croit comprendre. June 27, 2020, 15:19
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