Putain d'idiot que je suis. Putain d’idiot qu’il est.
Je me redresse, chaque mouvement m'envoyant une onde de douleur à travers le corps. Les coups d'Aaron étaient des torrents de rage brute, une déferlante de son mépris pour moi. Et je ne peux blâmer que moi-même. Je connais Aaron, je sais combien il peut être impulsif, combien il peut prendre des décisions dans la chaleur du moment qu'il regrettera plus tard. C'était prévisible, en quelque sorte, cette réaction explosive en apprenant ma trahison. Notre trahison, celle que nous avons commise, Éden et moi.
La douleur physique n'est rien comparée à la culpabilité qui me ronge. J'ai été assez con pour coucher avec Éden, la seule femme qui réussissait à faire fleurir un sourire sur ses lèvres. Je comprends son sentiment de trahison ; il a toutes les raisons de vouloir me réduire en miettes. Mes actions sont impardonnables, ça je le sais.
Mais malgré tout, je suis déterminé à réparer ce que j'ai brisé. Si cela signifie que je devrais ramper à ses pieds pour son pardon, alors je le ferai. Si cela signifie que je devrais supporter chaque regard froid, chaque mot acéré, chaque absence de son amitié, je suis prêt à payer ce prix. Parce que la seule chose plus insupportable que sa haine serait de perdre totalement le respect et l'amitié qui nous liait. Je vais tout faire pour mériter ce pardon, même si ça doit prendre toute une vie.
Je prends un instant pour examiner mon propre corps. Mes côtes me lancent d'une douleur sourde, chaque inspiration me rappelant la brutalité des coups que j'ai encaissés. Je touche mon nez, sentant le sang encore frais qui s'est échappé. Mon œil gauche me brûle et je sais, sans même avoir besoin d'un miroir, qu'il est en train de virer au noir. J'ai beau être un boxeur aguerri, habitué aux coups et à la douleur, cette fois-ci, c'est différent. Ce n'est pas seulement le corps qui a été touché, c'est aussi mon âme. Et son âme.
Merde, comment ai-je pu faire ça à Aaron ?
Je m'agenouille à côté d'Éden, tendant la main pour l'aider à se relever. Ses yeux bleus sont brumeux, submergés par des larmes qui ont déjà laissé des sillons sur ses joues pâles. Avec le plus grand soin, j'essuie ses larmes avec le pouce, et son visage trouve du réconfort dans le mien. Son corps frêle tremble contre moi, secoué par des sanglots qu'elle ne peut contenir. Je la serre tendrement dans mes bras, la berçant doucement dans un effort pour éclipser, ne serait-ce qu'un instant, la douleur et la peur qu'elle ressent.
Une vague d'empathie me submerge. Ma main se perd dans ses boucles d'or, caressant ses cheveux comme un geste silencieux de réconfort.
— Ça va aller, je te le promets, je lui murmure doucement à l'oreille, m'efforçant de lui offrir un refuge dans un monde qui, jusqu'à présent, n'a été que chaos.
Elle ferme les yeux, se laissant bercer par la tendresse de mes paroles, par la douceur de cet instant. Un semblant de paix semble enfin s'installer sur son visage alors qu'elle se réfugie dans l'étreinte que je lui offre.
Je laisse Éden dans les bras de Nathalie, qui se tenait à l'écart, comme si elle était à la fois partout et nulle part. Ses yeux sont comme deux puits d'angoisse et de détresse, le genre de regard que seule une mère peut avoir quand son monde est en train de s'effondrer. Nathalie enroule ses bras autour d'Éden, la pressant contre elle comme si elle pouvait transférer un peu de sa propre force dans le corps frêle d'Éden. C'est un moment silencieux mais lourd, comme si le poids de nos erreurs s'était matérialisé dans l'air autour de nous.
En me retournant, mon attention se focalisant sur Charlie. Mon estomac se tord à la vue de son visage ensanglanté, comme si chaque goutte de sang était une accusation silencieuse. La douleur qu'il ressent est plus que palpable ; elle est presque tangible, comme si elle avait pris une forme physique. C'est la douleur d'un père trahi, celle d'un homme qui voit son propre fils, son propre sang, devenir son ennemi. Je ne peux qu'imaginer le tourment qui doit le consumer.
Je m'approche de lui, chaque pas lourd de l'incertitude qui pèse sur nous tous. Je pose une main sur son épaule, un geste simple mais lourd de signification. Je sens la tension de ses muscles sous mes doigts, comme si son corps était un champ de bataille entre la colère et la déception. Nos yeux se croisent, et c'est comme si le monde s'arrêtait. Son regard est voilé par des larmes non versées, et je sais que chaque larme est une partie de son âme qui se brise.
Sans un mot, je sors un mouchoir de ma poche et le lui tends. Il le prend et le presse contre son nez, comme si ce simple geste pouvait arrêter le saignement, arrêter la douleur. Nous nous dirigeons ensuite vers l'intérieur, chacun de nous portant le poids de nos erreurs, chacun de nous cherchant un moyen de nettoyer les traces indélébiles que cette journée a laissées sur nos âmes.
Pénétrant dans la cuisine, nous nous dirigeons instinctivement vers le lavabo. Charlie, comme guidé par un fil invisible, ouvre le robinet et commence à nettoyer son visage mutilé. Je fais de même, effaçant peu à peu les traces d’Aaron de ma peau.
L’eau s’écoule avec une douce mélodie, un son apaisant qui est en total désaccord avec le silence lourd qui plane dans la pièce. Mon regard est inexorablement attiré par les bleus qui défigurent le visage de Charlie, par sa lèvre gonflée. Une vague de tristesse m’envahit ; je sais qu'Aaron sera consumé par la culpabilité quand il verra les dégâts qu'il a infligés à son propre père.
Je pose délicatement une main sur l'épaule de Charlie, voulant lui transmettre un semblant de réconfort, un signe muet que je suis là pour lui. Il tressaille légèrement sous ma main, sans pour autant rompre le silence. La tension dans son épaule est palpable, tout comme les émotions qu'il contient difficilement, celles qu'il ne peut, ou ne veut pas, mettre en mots.
Nathalie fait son entrée dans la cuisine, son visage marqué par une tristesse palpable. Elle me tend une boîte d'antidouleurs que j'accepte sans hésitation. Après la raclée que j'ai prise, je sais que j'en aurai besoin. Nathalie s'approche ensuite pour examiner la cicatrice à mon épaule. Quand ses yeux se posent dessus, je vois ses paupières se plisser légèrement.
— Elle saigne, mais c'est bénin, murmure-t-elle en nettoyant délicatement la plaie avec un chiffon humide.
Je la regarde faire, puis je laisse échapper la question qui me brûle les lèvres depuis un moment.
— Pourquoi l'avoir dit à Charlie ? Tu savais que tôt ou tard, ça se retournerait contre nous, je lance, incapable de contenir mon irritation.
Elle prend une grande inspiration, ses yeux toujours fixés sur ma plaie. Puis elle relève son regard pour croiser le mien, et je vois un mélange de regret et de résignation dans ses yeux.
— Charlie est son père, Matt. Et entre lui et moi, il n'y a pas de secrets. J'ai pensé qu'il devait être au courant pour toi et Éden, explique-t-elle, sa voix tremblante.
Je secoue la tête, déçu et un peu trahi.
— Je pensais pouvoir me confier à toi, comme un fils le ferait avec sa mère, je rétorque, mon ton chargé de reproche.
La tension est palpable entre nous, chaque mot prononcé ajoutant une couche supplémentaire à la complexité de nos relations, à la douleur que nous ressentons tous.
Du coin de l'œil, je vois Charlie s'asseoir sur un banc de la cuisine, un verre de whisky à la main. Il a l'air d'être à des kilomètres d'ici, perdu dans un labyrinthe de pensées sombres.
— Je ne suis peut-être pas le meilleur père du monde, mais je l'aime, Matt. Que tu le crois ou non, Aaron reste mon fils. Qu'il soit gay ou qu'il t'aime toi, ça n'a pas d'importance, dit-il soudainement, levant les yeux vers moi. Ce qui me blesse dans toute cette histoire, c'est toi, Matt. Tu l'as trahi, et c'est d'une cruauté inestimable. Alors ne viens pas me jeter la pierre pour son pétage de plomb. Il fallait qu'il sache.
Il marque une pause, prend une gorgée de son whisky comme si ça pouvait adoucir l'amertume de ses mots, puis continue :
— Si tu veux vraiment partager ta vie avec mon fils, alors d'accord. Mais pas en lui mentant, pas en le trahissant, parce que sache que je serai toujours là pour lui. Et au moindre faux pas, je te briserai, Matt.
Sa menace me glace le sang, me file la chair de poule comme si chaque mot était une lame de rasoir.
— Charlie, intervient Nathalie, sa voix plus dure qu'un diamant. Tu parles à Matt, pas à un inconnu. À un garçon que nous avons pratiquement élevé.
— Exactement, reprend Charlie, ses yeux plantés dans les miens comme deux éclats de glace. Nous l'avons élevé comme si c'était notre propre fils. Alors putain, où est ton sens du respect ? De la loyauté ?
Chaque mot qu'ils prononcent est comme un coup de poignard, et je sens le poids de leurs attentes, de leurs déceptions, s'accumuler sur mes épaules. C'est comme si toutes les actions que j'ai menées, chaque erreur que j'ai commise, étaient soudainement exposées sous un projecteur impitoyable. Je sais que cela va demander un effort colossal pour réparer ce que j'ai détruit. Le premier pas est de présenter mes excuses à ceux qui constituent ma seule véritable famille, Charlie et Nath.
— Je suis vraiment désolé, dis-je, mes yeux passant de Charlie à Nath. Je sais que ce que j'ai fait est impardonnable, mais je suis vraiment désolé. J'espère qu'un jour vous pourrez me pardonner.
— Ce n'est pas à nous que tu dois des excuses, c'est à Aaron, rétorque Charlie. Et si mon fils a hérité de mon tempérament, il vaut mieux le laisser digérer ça seul, probablement en frappant un sac de boxe.
Putain, il a raison. Je me redresse brusquement, tous mes sens en alerte. Aaron doit être à la salle de sport, en train de décharger sa colère sur un sac de frappe. Et si par malheur il croise le pervers, je sais qu'il ne lui fera pas de cadeau. Pas cette fois-ci.
— Matt, ça va ? demande Nath, visiblement surprise par ma réaction soudaine.
— Il faut que je le retrouve, dis-je, la panique s'insinuant dans chaque mot.
— Après ce qui s'est passé ce soir, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
— Si, Nath, il faut vraiment que j'y aille, j'insiste, me retournant pour quitter cette maison qui soudainement me semble étouffante. Je sors mon téléphone et commence à composer le numéro d'Aaron tout en me dirigeant vers la porte.
Chaque seconde compte, et je sais que si je veux éviter une autre catastrophe, je dois agir vite. Très vite.
Je sors en trombe de la maison, mon téléphone tremblant dans une main et l'autre main crispée en un poing. Aaron ne répond pas, et chaque seconde qui passe me fait craindre le pire. Il est enragé, assoiffé de vengeance, et je peux presque le voir en train de démolir ce pervers, de lui faire payer chaque putain de chose qu'il a faite.
Mes jambes se mettent à courir d'elles-mêmes, mes poumons brûlent et mon cœur bat la chamade. L'adrénaline me submerge, chaque fibre de mon être concentrée sur le fait de le joindre, de l'arrêter avant qu'il ne fasse quelque chose d'irréversible. Mon esprit est un tourbillon de pensées sombres, imaginant tous des scénarios catastrophiques. Aaron pourrait littéralement tuer ce fils de pute à coups de poing et ne s'en rendre compte qu'après.
Mais je ne perds pas espoir. Je continue d'appeler Aaron, mon souffle court, mes jambes me portant aussi vite qu'elles le peuvent vers la salle de sport. Je suis déterminé à l'arrêter avant qu'il ne franchisse un point de non-retour, avant qu'il ne fasse quelque chose qui pourrait détruire sa vie. Et je suis prêt à tout pour le protéger, peu importe les conséquences, peu importe les obstacles. Je le protégerai, coûte que coûte.
Je déboule dans la salle de sport, le souffle court et le cœur battant à tout rompre. La scène qui se déroule devant moi est électrique, chargée d'une tension si épaisse qu'on pourrait la trancher avec un couteau.
Aaron est là, les poings serrés, la mâchoire crispée, son corps tout entier tendu comme une corde prête à se rompre. Il fait face à ce pervers, qui arbore un sourire narquois, comme s'il savourait chaque seconde de cette confrontation imminente.
La tension est palpable, chaque regard échangé est un éclair dans une tempête déjà déchaînée. Je sens l'adrénaline monter en flèche, mes veines semblent pulser au rythme de cette tension grandissante. L'autre continue de provoquer Aaron, chaque mot, chaque geste conçu pour le pousser à bout.
Je sais qu'Aaron est à un cheveu de craquer, de laisser libre cours à cette rage qui bouillonne en lui. Et je sais aussi que si ça arrive, si ce point de non-retour est franchi, les conséquences seront désastreuses.
Je dois intervenir, et vite. Je dois désamorcer cette bombe à retardement avant qu'elle n'explose et ne détruise tout sur son passage. Je prends une grande inspiration, rassemble tout le courage que je peux trouver en moi, et je m'avance dans l'arène.
Alors que la tension atteint son paroxysme, quelque chose d'inattendu se produit : le pervers, Dan, tourne brusquement les talons et commence à s'éloigner. C'est comme si toute l'énergie de sa provocation s'était soudainement éteinte, laissant Aaron déconcerté et un peu désorienté.
Une vague de soulagement me submerge, et pour un instant, je suis presque reconnaissant envers Dan pour avoir choisi la lâcheté plutôt que la violence. Peut-être n'est-il pas aussi idiot que je le pensais.
— Tu n'es qu'une mauviette. Un lâche sans rien dans le calbute, lance Aaron, sa voix empreinte d'un mépris palpable.
Il essaie de rallumer la flamme de la colère chez Dan, de le pousser à réagir. Mais Dan continue de s'éloigner, ignorant les provocations d'Aaron.
— C'est tellement plus simple de s'en prendre à une nana, hein ? ajoute Aaron, ses mots tranchants comme des lames de rasoir.
Ces mots frappent leur cible. Dan s'arrête net, ses poings se serrent dans un geste de fureur contenue. Il se retourne, la rage déformant son visage. Je sens une nouvelle montée d'adrénaline, conscient que la situation pourrait à nouveau dégénérer. Mais au moins, cette fois, je suis là pour intervenir. Je suis là pour protéger Aaron, pour empêcher que cette confrontation ne franchisse un point de non-retour.
— Avec ta gueule d'enfant, tu te prends pour un caïd ? rugit Dan, les poings serrés, la rage déformant son visage. Fais attention, Aaron, tu vas perdre à ce jeu. Jusqu'ici, je t'ai laissé faire, mais ne pousse pas mes limites à bout. Tu ne sais pas qui je suis, alors retourne jouer avec tes petites voitures au lieu de venir me faire chier !
Dan crache ces mots avec une violence qui me glace le sang. Je m'interpose entre les deux, essayant désespérément de désamorcer la situation avant qu'elle ne dégénère en un combat sanglant.
— Et si on allait discuter autour d'un verre ? je propose, lançant un regard à chacun des deux hommes, espérant calmer les esprits.
Le sourire narquois de Dan est glaçant, et je sais que je joue avec le feu. Aaron, de son côté, serre les poings et grogne, la colère palpable dans chaque fibre de son être.
— Tiens, lâche Dan, son sourire s'élargissant en un rictus méprisant. Quand on parle de mauviette, on voit le bout de la queue. Et toi, Matt, qu'en penses-tu ? Tu rêves de sa queue, non ? Tu devrais d'ailleurs lui sucer la bite, ça le détendrait peut-être, hein, petite tapette ?
Le regard de Dan est glacial, ses mots sont comme des lames de rasoir, taillant à travers la tension déjà épaisse dans la pièce. Je sens mes poings se serrer involontairement, mes ongles s'enfoncent dans la paume de mes mains. Mais je me retiens, refusant de lui donner la satisfaction de me voir perdre mon sang-froid.
— Ne me dis pas que tu ignores que nous savions tous à quel point cet enfoiré te fait bander. Je parie que tu te branles en pensant à lui ? lance Dan, un sourire satisfait étirant ses lèvres.
— T'es jaloux ? réplique Aaron, coupant court à toute tentative de ma part de désamorcer la situation. Tu aurais peut-être préféré qu'il se branle en pensant à toi ? Ah non, j'oubliais, toi tu préfères t'en prendre à des innocentes. C'est tellement plus jouissif, n'est-ce pas ?
— Répète pour voir, gronde Dan, son ton devenant menaçant.
La tension est à son comble. Dan s'avance, son corps tout entier irradie une menace palpable. Son regard est froid, dur, sans une once d'humour ou de compréhension. Aaron, de son côté, ne recule pas, ses yeux lancent des éclairs, ses poings sont serrés, prêts à l'action. Ils sont si proches que leurs chaussures se touchent presque, leurs muscles tendus comme des cordes prêtes à se rompre.
Je m'interpose à nouveau, prenant le risque de me retrouver au milieu de leur fureur.
— Dan, rentre chez toi, maintenant ! j'ordonne, mes yeux fixés sur Aaron, qui ne semble concentré que sur cet idiot en face de lui. Je suis désolé pour tout ce qu'on t'a fait, mais je te promets que ça ne se reproduira pas. Alors dégage.
— Tu crois vraiment que j'ai besoin de toi pour me protéger ?
— Dan, fous le camp ! je hurle, sentant Aaron se raidir alors que ma main est posée sur son torse pour le retenir. T'as quoi, quarante piges ? Et nous, dix-sept. Alors dégage, parce que si tu touches à un seul cheveu de sa tête, je n'hésiterai pas à appeler les flics. Et avec ton dossier, vol, agressions sur des agents de police, tentative de meurtre, tu ne feras pas le poids à côté de nous.
— Dommage pour toi, mais les flics n'ont jamais rien pu prouver contre moi. Donc, tant qu'il n'y a pas de preuves, je suis aussi innocent que vous, rétorque-t-il, un sourire arrogant étirant ses lèvres.
Un sourire carnassier se dessine sur mon visage. J'ai des cartes en main que ce connard ne soupçonne même pas, et l'idée de le voir perdre son arrogance me réjouit au plus haut point.
— C'était Rick qui t'a couvert, n'est-ce pas ? Qui a fait disparaître toutes les preuves qui pourraient te foutre derrière les barreaux ? je lance, savourant chaque mot.
Dan se fige, son regard se trouble, comme s'il sentait soudainement le sol se dérober sous ses pieds. Mon sourire s'élargit, ravi de l'effet de mes révélations.
— Tu ne sais pas dans quelle merde il s'est fourré, hein ? Ton pote Rick va finir en taule, et pas pour une petite peine. Tu savais qu'il battait sa fille ? Qu'il la foutait dans la cave comme une bête ? J'ai passé plus de quarante-huit heures enfermées avec elle, grâce à lui. Et crois-moi, je vais savourer chaque putain de seconde quand je témoignerai contre ce fils de pute.
Un sourire cruel s'étire sur mes lèvres alors que je vois la couleur quitter le visage de Dan. Il ressemble à un homme qui vient de réaliser qu'il est sur le point de tomber dans un abîme sans fond. Ses yeux s'élargissent, remplis d'une horreur soudaine, comme s'il venait de comprendre l'ampleur de la merde dans laquelle il s'est mis.
— Il ne ferait jamais de mal à Éden, balbutie-t-il, son assurance s'évaporant comme de l'eau sur une poêle chaude.
— T'en es sûr de ça ? je rétorque, savourant le moment.
Je vois la panique monter dans ses yeux, la réalisation soudaine que son pote Rick est aussi pourri que les ordures qui l'ont maltraité quand il était plus jeune.
— Ça fait un choc, hein ? je continue, tordant le couteau dans la plaie. Ton pote Rick est une vraie ordure. Mais ce que je ne pige pas, c'est pourquoi il serait touché par ton histoire alors qu'il fait vivre un enfer à sa propre fille. Comment peut-il avoir de la compassion pour toi et être une telle merde avec elle ?
Chaque mot est un coup direct, et je peux voir Dan se décomposer devant moi. La vérité a cette capacité à détruire les illusions, à faire s'effondrer les murs que l'on construit pour se protéger. Et putain, je savoure chaque seconde de ce moment.
Alors que j'anticipe une réplique cinglante de sa part, Dan demeure silencieux, comme s'il pesait chacun de ses mots. Finalement, il brise le silence :
— Et Éden, comment elle va ? sa voix trahit une inquiétude si tangible que ça en est presque déconcertant.
Je suis pris de court. Mon sourire triomphant se métamorphose en une expression de surprise totale. Peut-être que j'ai mal jugé Dan. Peut-être que derrière cette façade d'indifférence, il y a un cœur qui bat.
— Elle est bien entourée, dis-je, mesurant l'impact de mes mots.
Le visage de Dan change du tout au tout. Un soulagement manifeste illumine ses traits, comme si un poids énorme venait d'être levé de ses épaules. Il me regarde avec une gratitude si sincère que ça en est presque déstabilisant. C'est comme si Éden était son point d'ancrage, la personne qui lui donne une raison d'être.
Une fois que Dan a disparu derrière les portes, je pivote vers Aaron. Ses yeux me scrutent, sondant chaque recoin de mon visage comme s'il cherchait à y lire une vérité cachée. Sa concentration est si intense que je me sens presque nu sous son regard. Finalement, il rompt le silence, sa voix chargée d'une curiosité presque accusatrice :
— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
Je sais qu'il sait, mais revenir sur ce sujet me brise le cœur et me pétrifie. D'une part, parce que je l'ai trahi et que j'en ai honte. D'autre part, je ne veux pas le perdre. Je ne veux pas lui expliquer où et comment Éden et moi avons fait l'amour. Je ne veux pas non plus admettre que nous l'avons fait à nouveau après notre captivité.
Putain, comment en sommes-nous arrivés là ?
— Je... Je ne savais pas comment te le dire, j’avoue finalement, ma voix trahissant une vulnérabilité que je déteste. Je ne voulais pas ajouter de l'huile sur le feu, surtout avec tout ce qui se passe entre nous.
Aaron me fixe, son regard est intense, presque pénétrant. Je peux voir qu'il pèse chaque mot que je viens de dire, cherchant à discerner la vérité derrière eux.
— Tu aurais dû me le dire, Matt. Tu aurais dû me faire confiance, dit-il, sa voix est basse, mais lourde d'émotion.
Je sens mon cœur se serrer. La confiance. C'est là que tout a dérapé entre nous. J'ai trahi sa confiance, et maintenant je me tiens là, incapable de lui donner une raison valable pour mon silence.
— Je sais, Aaron. Je sais que j'aurais dû, et je regrette de ne pas l'avoir fait. Tout ce que je peux te dire, c'est que je vais essayer de réparer les choses, même si ça doit prendre toute une vie, dis-je, mes mots sont sincères, et je prie pour qu'il le voie.
Aaron me regarde un moment, puis hoche la tête lentement. Ce n'est pas un pardon, loin de là, mais c'est un début, un premier pas vers la réparation de ce qui a été brisé entre nous. Et putain, je prendrai tout ce que je peux obtenir.
Le regard d'Aaron s'alourdit, et je sens qu'il examine mes blessures avec une combinaison de dégoût et de haine qui me transperce.
— Je suis désolé pour ça, murmure-t-il, sa voix oscillant entre la tristesse et le remord, tout en fixant mon visage meurtri.
Je baisse les yeux vers mes pieds, mon cœur écrasé par le poids de mes regrets et de ma culpabilité, mais aussi rempli d'un amour inébranlable pour cet homme. Malgré toutes les erreurs, toutes les fautes que j'ai pu commettre, mes sentiments pour Aaron sont gravés dans le marbre de mon âme.
— Elle n'est pas toi, dis-je finalement, brisant le silence qui s'était installé entre nous. Que j'aie couché avec elle ou non, elle ne sera jamais ma priorité, Aaron.
Aaron réagit presque instantanément, comme s'il avait anticipé ma réponse et préparé la sienne.
— Prouve-le-moi, alors, lance-t-il, son ton tranchant comme une lame.
Je relève la tête avec une soudaineté qui trahit mon étonnement, capturé par la gravité de la demande d'Aaron. Nos regards se verrouillent, et je scrute les profondeurs de ses yeux, cherchant désespérément une étincelle qui me dirait que tout cela en vaut la peine. Il est sérieux, ça crève les yeux ; il me met au défi de prouver que mon amour n'est pas une façade.
Les yeux d'Aaron sont un océan tumultueux, intenses et presque insondables. Mais même dans cette mer d'incertitude, je détecte une lueur de vulnérabilité. C'est cette fragilité voilée, cette tendresse qu'il tente de cacher, qui me touche jusqu'à l'âme. C'est comme s'il me suppliait silencieusement de lui donner une raison de croire, une raison de penser que ce que je ressens pour lui n'est pas un jeu.
— Prouve-moi que je suis plus qu'un simple substitut. Prouve-moi que ton amour est aussi inébranlable que je veux le croire. Prouve-moi que l'amour entre deux hommes peut être aussi transcendant que dans mes rêves les plus fous, murmure Aaron, sa voix tremblante d'une anticipation qui me frappe en plein cœur.
Ses yeux sont un puits sans fond d'amour, de pardon, et d'une sincérité qui me désarme complètement. Alors qu'il s'avance vers moi, chaque pas mesuré comme celui d'un prédateur en quête de sa proie, mon cœur tambourine dans ma poitrine comme s'il voulait s'échapper.
L'instant où sa main effleure ma joue, ma respiration se fige, comme si le temps lui-même s'était arrêté. Je suis paralysé, captif de ce moment, alors qu'il réduit la distance entre nous. Sa chaleur corporelle et son parfum m'enveloppent, agissant comme un cocon qui me protège du monde extérieur. Son odeur est une drogue pour mes sens, un cocktail enivrant de musc et de bois qui me fait tourner la tête.
Ses doigts tracent un chemin le long de ma mâchoire, s'attardant finalement à la base de ma nuque. Un frisson électrique me parcourt, et je sens chaque fibre de mon être se tendre, électrisé par l'anticipation. Lentement, il incline son visage vers le mien, ses yeux fixés sur les miens comme s'il pouvait lire mon âme.
Je ferme les yeux, mon souffle suspendu dans l'attente du contact de ses lèvres. Je sens son sourire en coin juste avant que nos lèvres ne se rencontrent. Et quand elles le font, c'est d'abord un effleurement doux, puis une collision passionnée qui me submerge dans un tourbillon de sensations indescriptibles. C'est comme si le monde s'était effacé, ne laissant que cet univers que nous avons créé, où rien d'autre n'existe que ce moment d'extase pure.
Une décharge électrique me traverse de la tête aux pieds, incendiant chaque cellule de mon corps d'une passion si intense qu'elle en est presque insoutenable. Nos lèvres se pressent l'une contre l'autre avec une urgence fiévreuse, comme si nous cherchions à rattraper des années de séparation. Ce baiser est un acte de réclamation, un aveu silencieux que, dans cet instant, nous appartenons l'un à l'autre, et rien d'autre ne compte.
Les mains d'Aaron glissent sous mon t-shirt avec une fébrilité qui enflamme chaque fibre de mon être, me faisant frissonner d'un désir que je n'ai jamais connu auparavant. Ses doigts parcourent mon torse comme s'ils traçaient une carte d'un territoire inexploré, chaque toucher envoyant des vagues de plaisir à travers mon corps.
Pris d'une envie irrépressible de le connaître de la même manière, mes mains se déplacent vers lui comme guidées par une force magnétique. Je découvre la texture de sa peau, douce comme du velours mais brûlante comme une flamme, et je sens qu'il frémit sous mon toucher. Son souffle s'accélère, presque en synchronie avec le mien, et ses yeux plongent dans les miens, cherchant à y lire le reflet de son propre désir.
Dans cet instant, nous sommes transportés dans un univers où chaque toucher est une symphonie, chaque caresse une mélodie, et chaque baiser une harmonie parfaite. Une envie dévorante de le revendiquer, de le faire mien dans tous les sens du terme, m'envahit. Et je sais, par la manière dont il me regarde, qu'il ressent la même urgence, la même nécessité de fusionner nos âmes, nos corps, nos cœurs.
Sans prononcer un mot, je saisis sa main et nous dirige doucement vers la douche, où la chanson "Be Still" de The Fray joue discrètement en fond sonore. Nos regards se rencontrent, et dans ses yeux, je vois le reflet de mes propres sentiments : un amour si profond qu'il pourrait mettre le monde à feu et à sang. Mon cœur bat si fort que je suis sûr qu'il peut l'entendre, et mes mains tremblent légèrement alors que j'entame la tâche de défaire les boutons de sa chemise.
Lentement, je révèle la peau qu'il a gardée cachée, chaque centimètre de tissu en moins augmentant l'intensité de ce moment. Je veux qu'il me possède, qu'il me revendique comme je le ferai pour lui, car c'est la seule manière de prouver l'authenticité de ce que nous ressentons.
Le temps s'arrête, l'univers se réduit à cet espace confiné où nous sommes les seuls acteurs, et notre amour est le seul script. Je suis submergé par une vague d'émotions si puissantes qu'elles me transportent dans une dimension où seul l'amour a sa place. Et dans cet instant, une certitude s'ancre en moi : c'est avec lui que je veux passer le reste de mes jours, c'est lui que j'aime, et rien, absolument rien, ne pourra changer cela.
Nous nous tenons là, nus, nos regards affamés dévorant chaque détail de nos physiques sculptés. Puis, comme si nous étions guidés par une force invisible, nos mains se mettent à explorer, à caresser, à revendiquer.
Je savoure chaque contour de son torse, chaque muscle de ses bras, chaque ligne de son dos, comme si je lisais un livre écrit dans une langue que seul mon cœur comprend. Il fait de même, chaque toucher de ses doigts sur ma peau étant ponctué par des baisers qui sont autant de points d'exclamation.
Nos regards se croisent à nouveau, et je n'ai pas besoin de mots pour savoir qu'il ressent la même chose. C'est écrit sur son visage, un visage illuminé par un désir et un amour si ardent qu'ils pourraient mettre le monde en feu. Je le sens dans la manière dont son corps réagit à mes caresses, frémissant comme si chaque toucher était une note dans une symphonie que nous composons ensemble.
Aaron glisse derrière moi, sa main traçant un chemin sensuel sur mon torse alors que son corps se presse contre le mien. Il est doux, passionné, voire délicat, une combinaison qui semble incongrue mais qui fonctionne parfaitement avec lui. Je sens son sexe dur presser contre mes fesses, et la sensation me fait frissonner de désir. Je suis submergé par l'envie de lui, prêt à me perdre en lui, à lui offrir chaque parcelle de moi. La peur s'évapore, remplacée par le désir brut de l'instant présent.
Il laisse des baisers papillon sur ma nuque, nos corps se frottant l'un contre l'autre dans une danse sensuelle. La chaleur de sa peau contre la mienne fait courir des frissons de plaisir sur mon échine. Son torse musclé et son ventre plat pressent contre mon dos, son érection persistante pressant contre mes fesses. Je peux sentir chaque muscle de son corps, chaque contour et creux, alors qu'il me serre plus étroitement contre lui. Nous sommes comme deux pièces d'un puzzle parfaitement imbriquées, nos mouvements en parfaite synchronie. Je me laisse emporter par la passion de l'instant, ivre de l'amour qui nous lie et qui défie nos peurs et nos angoisses les plus profondes.
Sans un mot, Aaron me tire contre lui, ses bras enroulés autour de ma taille, sa main descend pour s'emparer de ma virilité. Avec une précaution délibérée, ses doigts se referment autour de moi, commençant un mouvement lent, cherchant à faire monter mon désir, ma faim pour lui, comme si elle n'était pas déjà suffocante.
Un grondement de plaisir s'échappe de mes lèvres, et il en profite pour se positionner à l'entrée de mon intimité. Il se glisse en moi lentement, doucement, attentif à la moindre réaction de mon corps, explorant chaque recoin avec une expertise qui me fait frémir.
Je presse mes mains contre la froideur de la paroi de la douche, mordant ma lèvre pour réprimer les cris qui menacent de se libérer. J'arque mon dos davantage, lui offrant un accès encore plus profond à mon corps. Il s'arrête un instant, sa bouche déposant des baisers qui brûlent ma peau sur ma nuque, mes épaules, mon dos, alimentant le feu de mon désir.
Ensuite, il commence à se retirer lentement, chaque centimètre de lui quittant mon corps est une nouvelle torture exquise, avant de plonger en moi avec une force renouvelée, provoquant un cri de pur plaisir. Je sens chacune de ses pulsations, chacun de ses mouvements, alors qu'il plonge plus profondément en moi à chaque coup de rein. Son halètement, ses grognements, sa main agrippant fermement ma virilité, amplifient la délectation de chaque sensation.
Il continue à me prendre, alternant entre des mouvements lents et sensuels et des assauts brutaux et passionnés, me laissant complètement sans défense. Chaque fois qu'il me pénètre, je suis submergée par une déferlante de plaisir et de désir, m'emportant dans une mer de sensations intenses et délicieuses. Finalement, il donne un coup de rein si violent, si profond, que nous sommes tous les deux emportés dans un cri de plaisir qui résonne dans la pièce.
Puis tout se précipite, tout s'enflamme. Aaron intensifie le rythme, son corps s'enfonçant en moi avec une force qui nous fait claquer l'un contre l'autre, l'écho de notre peau résonnant à travers la pièce. Ses gémissements de plaisir se mêlent à mon oreille, sa respiration chaude contre ma nuque, haletante et irrégulière, tandis que mes propres sons de plaisir se joignent aux siens. Je me presse contre lui, cherchant à sentir chaque centimètre de sa peau, incapable de me retenir alors que nous nous abandonnons l'un à l'autre.
Aaron se retire. Je me retourne pour lui faire face, et il s'agenouille devant moi. Sa langue se pose sur mon gland et je ferme les yeux, luttant pour réprimer les gémissements puissants qui menacent de me déchirer la gorge. Sa bouche englobe ma virilité et il commence un mouvement lent et régulier, un massage qui m'amène au bord de la perte de contrôle.
— Aaron, je souffle. Je… je vais…
Il lève les yeux vers moi et putain, son regard me touche au plus profond de l'âme. Il aime ça autant que moi, il veut aller jusqu'au bout de notre amour, savourer et prendre tout ce que je lui offre sans hésitation ni limite. Il prend avec amour. Il prend et donne en retour. Il prend, donne et je succombe.
Je laisse tomber ma tête contre la paroi et je frémis de plaisir alors qu'Aaron me procure une fellation passionnée. Chacun de ses mouvements le long de ma verge, chaque caresse de sa langue chaude et humide, envoie des vagues de plaisir à travers mon corps. Mes jambes commencent à trembler sous l'intensité de ses mouvements, et je sens l'extase grimper en moi. Mes gémissements de plaisir ne peuvent plus être retenus et finalement, je me libère, explosant dans sa bouche avec un cri rauque et puissant. Finalement, il se redresse, un sourire satisfait sur ses lèvres, avant de m'embrasser passionnément.
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