L
L. Bouchra


Un jour, Léonie reçoit une lettre, un faire-part. Liam est mort. Mais qui donc est Liam ? Léonie ne le sait pas. De plus après l'enterrement, la famille de Liam lui remet une boîte qu'il lui a léguer. Elle accepte un peu perdue et se retrouve embarquée dans une chasse aux trésors qui lui feront vivre des évènements étranges et mystérieux.


Histoire courte Tout public. © @lb
Histoire courte
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La clé

Chapitre 1 : La boîte

Léonie se tenait debout près du cercueil. Le prête récitait les prières. La mère, une femme d'une trentaine d'années, paraissait vieille, tellement vieille. La tristesse déformait ses traits. A ces côtés, ses deux filles tentaient tant bien que mal de la maintenir debout. Des larmes coulaient silencieusement le long de leurs joues. Derrière elles, le père, un homme d'une quarantaine d'années, ne montrait aucun signe de tristesse. Il avait l'air déconnecté, comme si tout ce qui se passait n'était pas réel. Les longs cheveux blonds de Léonie cachaient son visage à l'assemblée. Aucune larme ne vint brouiller sa vue. Elle ne savait pas pourquoi elle était là, pourquoi elle se tenait devant ce cercueil. Connaissait-elle vraiment le défunt ? Oui, peut-être. Elle n'en était pas sûre. Trois jours plus tôt, elle avait reçu un faire-part de décès : Liam était mort. Elle était conviée à l'enterrement. Au début elle n'avait aucune intention d'y aller puis la curiosité pris le pas sur la raison. Qui était donc Liam ? Elle reconnaissait vaguement son visage. Peut-être l'avait-elle connu au lycée ou à l'université. Elle ne savait pas. Le prêtre se tut et ferma la Bible. La mère jeta une rose sur le cercueil, suivi de ses deux filles et du père. Vint ensuite le tour de Léonie. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Elle se dirigeait vers la sortie quand elle entendit quelqu'un courir derrière elle. Léonie se retourna. C'était une des deux sœurs qui prit le bras de Léonie et l'entraina vers sa voiture. Le père avait déjà pris place derrière le volant. Il voulait s'échapper de cet endroit, de ce cauchemar. Malheureusement, il ne se réveillera pas. La vie n'était pas aussi simple. La mère se tenait contre la porte du côté passager. Sa deuxième fille, copie de la première, ouvrit le coffre et en sortit une boîte qu'elle tendit à sa mère. Celle-ci se redressa à l'approche de Léonie et lui remit la boîte.


- Tenez. C'est pour vous. Liam nous a dit de vous le remettre s'il lui arrivait quelque chose.


Des larmes perlaient de ses yeux. Elle se retenait, tentait d'être forte. Elle le devait pour sa famille.


- Je ne comprends pas.


Léonie se sentait perdue. Qu'est-ce que tout cela signifiait ?


- Ce sont ses trésors. Des babioles qu'il entassait depuis son enfance. Vous étiez sa seule amie. Il tenait beaucoup à vous. Acceptez. Il vous la donne.


Maintenant les larmes coulaient, elle ne pouvait pas... C'était trop dur. Ses filles s'approchèrent et la mirent dans la voiture. L'une d'elle se tourna vers Léonie.


- Il a dit qu'il y avait quelque chose d'important à l'intérieur. Que vous étiez la seule à comprendre.


A ces mots, elle monta à son tour dans la voiture suivie de sa sœur jumelle. La voiture s'éloigna lentement sans que Léonie ne puisse comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle baissa ses yeux gris sur la boîte qu'elle tenait dans la main. Qu'allait-elle bien pouvoir en faire ? Elle se tourna vers la tombe fraichement recouverte comme si elle allait lui donner une réponse. Elle soupira et se remit en marche. Léonie se retourna une dernière fois vers la tombe. Elle vit une silhouette se pencher vers le tas de terre et y poser lentement la main. Léonie sentit un frisson lui parcourir le dos et se retourna vivement. Elle eut l'impression d'avoir était témoin d'un moment qu'elle n'aurait pas dû voir.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Arrivée devant chez elle, Léonie posa la boîte par terre et chercha ses clés dans son sac. Elle ouvrit la porte de son appartement, entra, déposa ses clés et son sac sur la table du salon. Léonie se retourna et regarda la boîte toujours posée par terre. Tout le long du trajet elle s'était demandée s'il fallait la jeter ou la garder. Finalement, Léonie prit la boîte et la posa dans un coin de l'appartement. Elle trouvera bien la réponse à un moment ou à un autre. Satisfaite, elle prit place devant son ordinateur, se connecta et devint un pirate. Léonie adorait les pirates. Elle avait dû en être un dans une vie antérieure. Après avoir passé trois bonnes heures qui lui paraissait bien trop courtes dans la peau d'un pirate, Léonie se détourna de l'ordinateur et vit les cartons qui s'entassaient depuis près de deux semaines dans son salon. Elle n'avait rangé que le strict nécessaire : une assiette, une fourchette, quelques vêtements et son ordinateur. Léonie poussa un profond soupire, se leva et prit le premier carton. Cinq heures plus tard, Léonie sortie de la salle de bain les cheveux mouillés plaqués sur son dos. Presque tout avait été déballé. Son regard se posa sur la boîte. Elle l'avait presque oubliée. Elle la prit et la posa dans le meuble sous la télé. Là, elle ne la dérangera plus. Léonie se frotta les mains, fière d'elle et se dit qu'elle avait bien mérité le droit de redevenir un pirate jusqu'à la fin de la soirée. Elle se plaça devant son écran et le monde autour d'elle disparut.


Chapitre 2 : Le code

Il faisait chaud. Léonie, allongée sur le canapé une glace à la main, tentait par tous les moyens de se rafraîchir. Pourquoi ne pas prendre un bain de glaçons ? Ça devrait être assez froid. Le ventilateur au maximum faisait voler ses cheveux. Elle avait horreur de se les attacher mais c'était une bonne idée pour avoir moins chaud. Elle se leva pour chercher un élastique. Elle s'attacha les cheveux et se regarda dans le miroir. Elle n'aimait vraiment pas ça mais bon, quand on n'a pas le choix... Il était 10 heures. Le facteur avait dû passer. Léonie attendait avec impatience la lettre de ses grands-parents lui donnant le feu vert pour les rejoindre à la mer. Elle s'ennuyait, passer les vacances d'été seule n'était vraiment pas amusant. Léonie mit les premières chaussures à sa portée et descendit les escaliers de l'immeuble. Elle ouvrit sa boîte aux lettres. Léonie sourit. Ce qu'elle avait tant attendu était enfin là. Elle allait pouvoir quitter cet endroit et partir tout droit vers l'eau salée. Elle prit la lettre et son sourire se figea. Ce n'était pas l'écriture de sa grand-mère, et de personne qu'elle connaissait. "Léonie S....." C'était bien son nom et son adresse. Elle retourna la lettre mais aucune adresse de l'expéditeur. Perplexe elle remonta chez elle, posa la lettre sur la table et la regarda longuement. La reprit et l'ouvrit.

" Léonie, Si tu reçois cette lettre c'est que je suis mort. Ma mère a dû te donner une boîte. A l'intérieur se trouve une disquette qui contient le premier indice. Il permet de trouver une clé. Je suis à sa recherche. Je touche presque au but mais beaucoup de personne m'empêche de m'en approcher. Tu es la seule à qui je fais confiance pour prendre ma place. Est-tu prête à prendre la relève ? Liam. "

Léonie relut la lettre encore et encore. Avait-elle vraiment compris ce qu'elle racontait ? Une clé ? Liam était mort à cause d'une clé ? Léonie jeta la lettre sur la table et s'allongea sur le canapé. Tout ça n'avait aucun sens. Son regard se posa sur la boîte laissée à l'abandon. Et si c'était vrai ? Ça pouvait être intéressant.


- Comme une chasse aux trésors.


Trop curieuse Léonie se leva et se planta devant la boîte. Cette fameuse boîte. Au bout de quelques secondes de combat intérieur pendant lesquelles sa conscience essayait tant bien que mal de la dissuader, elle la prit. Était-ce vraiment une bonne idée ?


- Tant pis.


Léonie ouvrit la boîte. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Elle se retrouvait encore une fois devant son ordinateur. Non pas pour être un pirate, mais pour déchiffrer un code. Dans la boîte, Léonie avait trouvé plein de babioles sans intérêt. Les seules choses intéressantes étaient un carnet où était écrit un étrange alphabet ainsi que la disquette. Quand elle l'avait insérée dans le lecteur, tout ce qui était apparu à l'écran était des gribouillis indéchiffrables. Ça aurait été écrit chinois que ça n'aurait rien changé. Mais Léonie ne baissait pas les bras. Elle allait découvrir ce que cachaient ces gribouillis, même s'il fallait qu'elle torture des gens pour ça. Rien ne l'arrêterait. Un sourire s'afficha sur son visage. Oui, elle allait découvrir la vérité. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Léonie se trouvait devant le casier d'une gare. Le code qu'elle avait déchiffré la veille, après maints maux de tête, était la combinaison d'un casier. Elle avait failli tout laisser tomber quand les rouages s'étaient mis en place. C'était tellement simple qu'elle avait été à deux doigts de se frapper la tête contre le mur pour ne pas avoir compris plus tôt. Le principe du code avait été le même que pour les rébus. Les gribouillis étaient une phrase qu'il fallait déchiffrer avec le carnet. Et cette phrase amenait à une adresse et à une suite de chiffre. Elle tourna les chiffres du cadenas fixé sur la porte du casier : 2466. Si elle ne s'était pas trompée.


- Yes, murmura-t-elle.


Le cadenas s'était ouvert. Léonie était impatiente. Elle avait passé toute la nuit à s'imaginer ce qu'il y avait de cacher derrière tant de mystère. Elle ouvrit la porte du casier et...


- C'est quoi ça ?


Elle sortit une cassette vidéo.


- Je me suis cassée la tête pour ça ?


Léonie ne pouvait, ne voulait pas y croire. Elle passa la main sur toutes les parois du casier. Un message était peut-être caché quelque part. Mais il n'y avait rien. Seulement cette vieille cassette vidéo. Elle la tourna et retourna avec le vague espoir de voir quelque chose, n'importe quoi tomber.


- Bon, il va falloir que je la passe dans le magnéto.


Elle mit la cassette dans son sac et se mit en route. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Depuis son départ de la gare, Léonie se sentait observée. Elle n'osait pas se retourner. Et puis même si elle le faisait elle ne verrait rien. Mais tout de même par prudence elle passa chez une amie pour visionner la cassette. "Et comme ça si on me suit on croira que j'habite ici" pensa-t-elle avec un petit sourire. Au moment où elle leva le poing pour toquer, la porte s'ouvrir sur une jeune femme.


- Oh ! Léonie c'est toi. Clara est dans sa chambre. Tu m'excuseras, je suis pressée.


Léonie ne put dire un mot que la sœur de Clara était déjà hors de vue. Elle entra et ferma la porte. Elle monta l'escalier jusqu'à la chambre et ouvrit silencieusement la porte. Clara était devant son ordinateur. " Surement en train d'essayer de battre son record au Solitaire." Elle s'approcha lentement, sans faire de bruit et se pencha par-dessus l'épaule de Clara. "Bingo." Elle posa ses mains sur les épaules de Clara qui ne réagit pas du tout.


- Je t'ai entendue venir. T'es vraiment pas discrète.

- Pfut. T'es pas drôle.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Rien. Je voulais te voir c'est tout.

- Ton air innocent ne fonctionne pas sur moi.


Clara avait toujours les yeux rivés sur son ordinateur. Ils étaient marrons et affichaient constamment un air blasé. Ses cheveux bruns lui arrivaient aux épaules. Elle n'allait pas tarder à les couper. Comme Léonie qui ne supportait pas d'attacher ses cheveux, Clara ne supportait pas de les avoir trop longs.


- J'aurai besoin de ton magnéto. Je dois regarder une cassette.

- Tu peux le faire chez toi.

- Il est cassé.


C'était un pur mensonge. Son magnéto allait très bien mais elle ne pouvait pas rentrer chez elle alors que quelqu'un la suivait peut-être. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Les deux jeunes filles se trouvaient devant la télé. Léonie avait dû tout expliquer à Clara. C'était la condition pour emprunter son magnéto. Elle s'y était résignée, en omettant bien sûr le fait qu'elle s'était sentie suivie, et ça faisait maintenant deux minutes qu'elles attendaient devant un écran noir.


- T'es vraiment sûre qu'il y a quelque chose dessus ?

- Oui, je te l'ai déjà dit.


Léonie n'était pas du tout sûre qu'il y est quelque chose mais elle voulait y croire. Ce ne pouvait être un canular. Soudain l'écran s'alluma et une tête masquée apparu.


- C'est une blague ? Demanda Clara

- Haha....Je sais pas.

- Comment ça tu n...

- Nom de code : Bibouille.


La tête masquée avait pris la parole avec une voix de petite fille. Clara jeta un coup d’œil à Léonie.


- Elle a bien dit Bibouille.


Clara avait du mal à cacher son sourire.


- Tais toi.

- Vous avez déchiffré le premier indice. Vous vous approchez de la clé. La prochaine étape se trouve dans un hangar. Vous avez trois jours pour le trouver. Pour vous aider, le deuxième indice : suivez le cour d'eau. Bon courage, Agent Bibouille.


La tête masquée disparu, il y avait de nouveau l'écran noir. Les deux jeunes filles se regardèrent quand une voix d'ordinateur s'éleva :


- Cette enregistrement s'autodétruira dans 10 secondes : 10, 9, 8…


Clara se leva et sortit la cassette du magnéto, la voix s'évanouit. Léonie réfléchissait. Elle avait trois jours pour trouver un hangar et pour cela elle devait suivre un cour d'eau.


- Dis-moi Léonie, tu as entendu la même chose que moi ?

- Oui.

- Bon, je trouve que ça te va bien Agent Bibouille.


Clara ne put se retenir plus longtemps et éclata de rire. Voir Léonie, la pirate sans foi ni loi, sous le nom de Bibouille était un chef d’œuvre.


- Arrête de te marrer.


Léonie se leva, prit la cassette et se dirigea vers la sortie.


- Le prend pas mal Bibouille, ça rime avec grenouille.


Clara repartit de plus belle.


Chapitre 3 : L'apparition

Léonie était allongée sur son lit. La lumière éteinte, elle regardait le plafond. "Suit le cours d'eau". Qu'est-ce que cela voulait dire ? Déjà, il fallait trouver de l'eau...et un hangar. Léonie bailla. Elle était exténuée. Elle n'avait pas arrêté de faire des allers-retours avant de rentrer pour semer son poursuivant. Elle ferma les yeux. Léonie se trouvait sur un bateau, son bateau. Capitaine du Callipso, tout le monde la redoutait. Elle était imbattable. La marine l'apprenait à ses risques et périls. Léonie combattait, tuait à coup d'épée quand elle entendit un bruit. Le bruit d'une porte que l'on force. Elle se tourna pour vérifier que personne ne tentait d'entrer dans ses appartements. Il n'y avait personne, plus personne. La marine avait disparu, ainsi que tous ses compagnons. Elle entendit un bruit sourd et se réveilla en sursaut. Elle s'assit et attendit. Elle tendit l'oreille mais n'entendit rien. Le bruit devait faire partie de son rêve. Elle se rallongeait quand elle entendit des bruits de pas. Elle n'avait pas totalement rêvé en fin de compte. Léonie se leva lentement, pris la première chose qui lui tomba sous la main et se dirigea vers le salon. Une jeune femme portant une robe noire se tenait au milieu de la pièce et tournait sur elle-même. Ses longs cheveux bouclés lui cachaient le visage. La jeune femme tournait de plus en plus vite. On aurait dit une toupie. Léonie resta interdite. Qu'est-ce qu'une femme faisait à tourner sur elle-même dans son salon ? Léonie alluma la lumière et la femme disparu. Ouah ! Elle avait vraiment besoin de sommeil. Elle baissa les yeux et vit le coussin pendre à sa main. Comme si un coussin allait la défendre. Elle cligna plusieurs fois des yeux, soupira et retourna se coucher. Une longue journée l'attendait.


Chapitre 4 : Le hangar

Il était onze heures, Léonie se trouvait devant son ordinateur. Elle cherchait tous les hangars à proximité de cours d'eau...et il y en avait beaucoup. Où pourrait-elle bien aller ? Le téléphone sonna.


- Allô.

- Léonie ?


La voix était très faible, elle avait dû mal à entendre.


- Oui. Qui est-ce ?

- ...

- Allô ? Demanda-t-elle avec impatiente.


Elle n'avait pas que ça à faire. Un nombre incroyable de hangars l'attendait.


- C'est la mère de Clara. Elle est à l'hôpital. Je voulais te prévenir.


Léonie tenait fermement le combiné et pourtant ses mains continuait de trembler.


- A l’hôpital ?


Léonie fut elle-même surprise du ton calme de sa voix.


- Oui. Si tu veux venir c'est à ....


Léonie n'entendit pas la suite. Était-ce à cause d'elle ? Elle était chez Clara la veille, tout allait bien. Pourquoi serait-elle à l’hôpital ? Elle avait raccroché le combiné sans s'en rendre compte. Ses jambes avaient du mal à la maintenir debout. Soudain, Léonie sursauta et se retourna collant le dos au mur. Il n'y avait personne. Elle était pourtant sûre d'avoir sentie un souffle près de son oreille. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Clara était allongée sur un lit blanc. Les yeux clos, elle paraissait tellement faible. Léonie trouvait ça bizarre. Clara n'avait aucune faiblesse, alors la voir comme ça....


- Ça va ?

- Hum.... qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Elle rentrait de l'escrime et a surpris un cambrioleur. Elle s'est fait assommée par derrière.


Léonie se tourna. Ça n'avait aucun sens. Elle regarda Nicole. Ses cheveux noirs tombaient sur ses épaules. Elle enleva ses lunettes et s’apprêta à les nettoyer. Elle arrêta son geste et leva ses yeux marrons vers Léonie.


- Quoi ? Pourquoi tu me regarde comme ça ?

- Elle a surpris un voleur et a été assommée par derrière ?

- Oui. - Et il a fait ça comment ?

- Hein ?

- Bah oui...Elle peut pas l'avoir surpris et être frappée par derrière. Logiquement il était devant.

- Bah ils étaient deux. Que veux-tu que je te dise ? Je répète ce que ses parents m'ont dit.


Léonie reporta son attention sur Clara. Elle vit un morceau de papier sur la table de chevet. Curieuse, elle le prit. Il y était écrit l'adresse d'un hangar. Elle regarda Clara puis la feuille. Malgré tout ce que Clara avait pu dire, elle avait quand même cherché. Léonie ferma les yeux, respira lentement et rouvrit les yeux. Elle allait découvrir le fin mot de cette histoire. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Sur la route du hangar, Léonie se posait des questions. Qu'est ce qui pouvait être si important pour qu'il y est un mort et une blessée ? Elle avait passé toutes les possibilités en revue. Elle était sûre que Clara avait été blessée à cause de la cassette. Il y avait donc d'autres personnes à la recherche de cette fameuse clé. Que pouvait bien être cette clé ? Le code d'un coffre-fort emplie d'argent ? Les chiffres gagnant du Loto ? A moins que ce ne soit qu'une clé ? Léonie secoua la tête. Ça ne servait à rien de réfléchir à ça maintenant. Elle y pensera quand elle l'aura trouvée. Elle s'arrêta devant un grillage fermé par un cadenas. Comment entrer ? Elle vit un trou un peu plus loin. Elle se faufila à travers et se retrouva de l'autre côté. Elle vit une grande étendue d'herbe limitée par une ligne d'arbres et...rien d'autre. Où pouvait bien être ce hangar ? Elle tourna la tête de tout côté et vit une silhouette près des arbres. Elle la fixa, elle lui semblait familière. Elle s'approcha. Mais oui, c'était celle qui tournait dans son salon. Léonie cligna des yeux pour être sûre de ne pas rêver. Elle s'approcha d'elle. Quand elle arriva à quelques mètres de la jeune femme, celle-ci disparue. Léonie s'arrêta net. Elle tourna la tête au cas où elle apparaîtrait à un autre endroit mais non. Était-elle en train de devenir folle ? A cette pensée, elle vit une lumière à travers les arbres. Elle avança vers elle. Lentement, de peur que celle-ci disparaisse. Elle arriva devant un immense hangar. Devant l'entrée se trouvait un jeune homme pas plus âgé qu'elle devant un feu. Elle s'approcha de lui. Il ne la remarqua pas, obnubilé par les flammes. Il tendit une main pour les toucher et se ravisa au dernier moment.


- Que veux-tu ?


Léonie sursauta. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il s'adresse à elle. Il avait une voix douce et calme. Il chuchotait presque. Elle s'accroupit en face de lui. Il avait les cheveux bruns et les yeux verts. Comme les chats, pensa-t-elle.


- Que fais-tu ?

- Ça ne se voit pas. J'essaye de lui parler.


Léonie du lire sur ses lèvres pour comprendre. Sa voix s'était éteinte au dernier mot.


- De lui parler ? A qui ?

- A lui bien sûr.


Sa voix était plus forte. Il désignait le feu devant lui.


- Mais il ne m'écoute pas. J'ai beau lui parler, je n'ai aucune réponse.


Un sourire se forma sur les lèvres de Léonie. Elle était un pirate et lui parlait au feu, chacun ses problèmes. Le jeune homme se pencha sur les flammes et commença à marmonner. Léonie ferma les yeux. Peut-être que le feu lui répondra si elle ne voit pas. Mais derrière ses paupières closes, le visage de Clara apparut. A cette image, Léonie reçut une décharge électrique. Elle n'avait pas le temps de parler au feu. Elle se leva d'un bond et se dirigea vers le hangar. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Ça faisait vingt bonnes minutes qu'elle était là et rien du tout, elle ne voyait rien du tout. La lampe torche qu'elle avait amenée ne lui servait pas à grand-chose. Les ténèbres étaient si denses qu'elles avalaient littéralement le peu de lumière que Léonie leur offrait. Elle avait plusieurs fois failli se casse des membres à force de trébucher sur tout ce qui traînait par terre. Il y avait n'importe quoi, des morceaux de bois aux cadavres d'animaux. Pour l'instant elle n'avait marcher que sur une souris morte, elle redoutait la suite. Léonie avançait à l'aveuglette. Que devait elle trouver dans ce hangar ? Si c'était des souris morte elle ferait marche arrière... ou pas. Après tout ce ne sont que de la chair et du sang. Elle tentait de se concentrer sur ce qu'elle devait trouver pour faire abstraction de l'environnement. Elle aurait juré que des choses se cachaient dans le noir. Elle continuait d'avancer dans le petit îlot de lumière. Au bout d'un moment, elle se retrouva devant un escalier. Certaines marches manquaient, de ce qu'elle pouvait voir. Elle posa la main sur la rampe, elle n'avait pas l'air très solide. Léonie réfléchie, devait-elle monter au risque de se tuer sur cette parodie d'escalier ou faire demi-tour ? Plongée dans ses pensées, elle n'entendit pas les pas s'approcher, lentement. La silhouette s'approchait de plus en plus. La distance entre elle et Léonie diminuait dangereusement. La silhouette leva une main et... ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Léonie se retourna, sa lampe torche levée, prête à frapper l'inconnu ; cependant la peur lui avait rendu les mains moites et la lampe glissa de ses mains pour atterrir loin d'elle. Elle leva les yeux vers son agresseur et poussa un soupir de soulagement, ce n'était que le jeune homme du feu. Léonie en fut tellement soulagée qu'elle se mit à rire.


- Il y a quelque chose de drôle ?

- Hein....non. Absolument rien.


Léonie reprit son sérieux et ramassa sa lampe, elle se figea. Comment se faisait-il qu'elle voyait aussi bien ? Elle releva les yeux vers le jeune homme et vit qu'il tenait une torche. Les flammes illuminaient son visage, faisait ressortir ses yeux verts.


- Quelque chose ne va pas ? J'ai pas l'habitude qu'on me dévisage autant.


Léonie se reprit et détourna les yeux. Son cœur battait vite, trop vite. Elle avait été si effrayée que ça ? Ne comprenant pas ce qu'il lui arrivait, Léonie mit ses pensées de côté et fixa de nouveau l'escalier. Fallait-il monter ou non ?


- Monte.

- Quoi ?

- Tu veux monter ? Alors monte.

- Il m'a pas l'air très solide...

- Il suffit de faire attention.


Le jeune homme passa devant elle et commença à grimper l'escalier qui se mit à trembler ; il s'arrêta et se tourna. Léonie n'avait pas bougé.


- Allez. Viens. Fais-moi confiance.


Il lui tendit une main que Léonie hésita à prendre. Pourquoi lui ferai-t-elle confiance ? Elle ne le connaissait même pas. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Il y avait trois pièces à l'étage, totalement vide, Léonie commençait sérieusement à désespérer. Ils avaient fouillé les pièces de fond en comble sans rien trouver, à part de vieilles factures jaunies. Cette chasse à la clé devait être une plaisanterie. Ils s'apprêtèrent à descendre l'escalier quand le jeune homme lui pris la main, il la guida en esquivant les marches branlantes. Léonie sentit le rouge lui montait aux joues. Rougir parce qu'un garçon lui tenait la main, c'était totalement stupide ! Arrivée en bas des marches, Léonie était tellement perdue qu'elle arracha sa main de celle du jeune homme. Il la regarda et afin de détourner l'attention, elle demanda :


- Comment tu t'appelles ? On a visité cette endroit et je ne connais même pas ton nom.

- En ce moment ? Je n'ai pas encore décidé.

- Tu n'as pas décidé ? Tu n'as pas de nom ?

- Si j'en ai plusieurs. Je le change au gré de mes envies.


Léonie le regarda dans les yeux, essaya de deviner s'il se moquait d'elle ou s'il était sérieux.


- Et toi ?

- Léonie.


Il eut un petit sourire. Léonie se sentit embarrasser et eut la sensation de devoir se défendre.


- C'est pas moi qui l'ai choisi.

- Mais je n'ai rien dit.

- Peut-être mais tu l'as pensé tellement fort que je l'ai entendue.


Il rigola et Léonie fut complètement envoûtée ; son rire était comme sa voix, mélodieuse. Elle avait une folle envie de le prendre dans ses bras. Léonie se figea. Avait-elle vraiment pensé ça ? Elle secoua la tête ; elle était en train de la perdre, il n'y avait aucune autre explication. Il s'arrêta de rire et s'approcha de l'oreille de Léonie.


- Appelle moi comme tu le souhaitera, Léonie.


Quand il prononça son nom, Léonie ressentit un frisson, ses jambes tremblèrent. Ce ne pouvait être vrai, elle était en train de tomber amoureuse. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Léonie regardait le ciel, elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle ne l'avait pas vu. Elle consulta sa montre et se rendit compte que ça ne faisait que deux heures qu'elle se trouvait à l'intérieur du hangar. Elle jeta un coup d’œil à Alban - oui, elle aimait bien Alban, ça faisait pirate - ce jeune homme lui faisait perdre la notion du temps, il était trop dangereux pour elle. Il se tourna vers elle et lui posa la main sur l'épaule. Léonie fit de son mieux pour garder son calme.


- Au fait, qu'est-ce que tu cherchais à l’intérieur ?

- Je sais pas. Je fais une chasse aux trésors et un indice devait se trouver ici. Normalement.

- Un indice ?

- Oui. Le problème c'est que ça peut être n'importe quoi. A part ce qu'il y a à l’intérieur.

- Et ça, ça pourrait être l'indice que tu cherches ?


Alban mis la main dans la poche de sa veste et en sortit une lettre. Complètement noire. Sous les rayons du Soleil, on aurait dit du velours.


- Ou as-tu trouvé ça ?

- Juste à l'entrée, elle était scotchée à la porte.


Alban lui tendit la lettre et Léonie la saisit. A l'entrée ? L'indice était à l'entrée ? Elle avait passé deux heures dans le noir pour rien ?! Elle ouvrit la lettre et un objet tomba dans sa main. Une clé, elle avait réussi. Un large sourire apparu sur son visage, elle avait enfin trouvé La clé.


- C'était facile.

- Tu cherchais une clé ?

- Oui, et ça y est, j'ai réussi. Ça n'a pas été très dure.


Léonie regarda la clé sous toute les coutures. En effet, ça avait été facile, trop facile. Clara n'avait pas été attaqué pour une clé dans une enveloppe, si ?


- Je ne pense pas que tu ais terminé.


Léonie le regarda, Alban tenait une photo en noir et blanc montrant une maison devant lequel était posé un panneau « à vendre ».


- Qu'est-ce que c'est ?

- Je l'ai trouvée à l'intérieur.

- Il faut se rendre à cet endroit ?

- Logiquement.


Léonie leva la tête vers le ciel, il était clair, pas un nuage. Elle regarda sa montre, seize heures ; il ne lui restait plus beaucoup de temps si elle voulait prévenir Clara de sa trouvaille. Elle avait bien le droit d'être mise au courant après ce qu'il lui été arrivé.


- Bon, il faut que j'y aille.


Elle leva la tête pour voir une dernière fois le visage de Alban. Le reverra-t-elle ? Au moment où leur regard se croisa, Alban se pencha sur Léonie et posa ses lèvres sur les siennes. Elle voulut reculer mais il la prit dans ses bras afin qu'elle ne puisse pas se dérober à lui. Léonie céda et se laissa faire. Alban recula et leurs lèvres se détachèrent. Ça n'avait duré que quelques secondes mais pour Léonie c'était déjà beaucoup trop long. Ils se regardèrent dans les yeux un instant puis Alban se retourna et marcha droit devant lui. Léonie le regarda s'éloigner et quand il fut assez loin, elle se retourna à son tour et prit le chemin du retour. Au bout d'un moment, elle s'arrêta et toucha doucement ses lèvres. Avait-elle rêvé ? Qu'importe ! Elle sourit discrètement et se remit en marche.


Chapitre 5 : La maison

Le temps était parfait pour une petite balade. Léonie vêtue d'une jupe noire, de bottes noires et d'une chemise blanche à jabot était à la recherche de la maison. Cela faisait deux semaines depuis que Alban et elle avaient trouvé la photo. Un frisson parcouru le corps de Léonie. Elle été retournée au hangar dans l'espoir de revoir le jeune homme, mais sans succès. Tout en cherchant la maison, elle regardait au coin des rues si elle n'apercevait pas le jeune homme. Elle secoua la tête, ce n'était pas le moment de penser à un garçon qui n'existait sûrement pas. Franchement, il parlait au feu, c'était totalement surréaliste. Alban n'était peut-être que le fruit de son imagination. Léonie cessa de penser au mystérieux Alban et reprit la recherche de la maison en noir et blanc. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Léonie, exténuée, ouvrit la porte de son appartement. Cette journée avait été, comme toute les autres, inutile. Comment était-elle censée trouver une maison à partir d'une photo en noir et blanc ? Elle ouvrit la fenêtre du salon et laissa le vent caresser son visage. Elle s'effondra sur le canapé, ferma les yeux et les rouvrit brusquement. Elle baissa la tête sur son tapis. Non, elle n'avait pas rêvé. Le tapis avait quelque chose de différent. Elle se leva et alluma la lumière. En effet, deux cercles étaient dessinés à la craie blanche sur son tapis, entre lesquels il y avait d'étranges dessins. Elle s'approcha et vit quatre tâches au centre des cercles. Trois tâches formaient un triangle et la dernière était au milieu de celui-ci. Elle se pencha et posa un doigt sur une des tâches. C'était de la bougie. Quelqu'un c'était introduit chez elle pour faire un rituel ? Ça n'avait aucun sens. Léonie se frotta la tête en espérant que ce geste ferait venir une réponse, sans résultats. Elle entreprit donc de nettoyer cette marque et de se coucher avec un couteau à proximité. On n’était jamais assez prudent. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Léonie se trouvait à la bibliothèque. Elle cherchait, parmi les livres occultes, la marque qu'elle avait tant de mal à faire disparaître la veille. Elle avait exclu tous les livres sur la magie blanche se disant que ce rituel n'était surement pas là pour l'aider dans sa quête. Elle trouva enfin son bonheur, ou son malheur, dans le troisième livre qu'elle feuilletait.
" Rituel de haine et de vengeance Ce rituel s’effectue lors d'une nuit sans lune afin d'être à son apogée. Un cercle magique doit être tracé. Au milieu de celui-ci, doit être placé un triangle formé par trois bougie noire au centre duquel est mise une bougie rouge. Les bougies sont allumées en commençant par le sommet du triangle et fini par la bougie rouge. Une photo du sujet de votre vengeance est brûlée par la bougie rouge. Les cendres de celle-ci sont mises dans une enveloppe scellée par la cire de la bougie se trouvant au sommet du triangle. L'enveloppe doit être enterrée au pied d'un arbre millénaire. Ce sortilège a une durée d'une lunaison. Il apportera désespoir et mort au sujet de votre haine et de votre vengeance."
Léonie lut et relut le paragraphe encore et encore. Pourquoi elle ? Qu'avait-elle fait de si terrible pour qu'on puisse vouloir sa mort ? Si ce rituel avait un lien avec cette clé, était-ce vraiment une bonne idée de continuer ? Léonie posa sa tête sur la table, le froid se propagea le long de son dos. Continuer ou ne pas continuer telle était la question. Malgré tout, Léonie voulait aller au bout de cette quête, Elle n'avait pas fait tous ces efforts pour abandonner si près du but. Car si on s'en prenait à elle, c'était bien parce qu'elle se rapprochait de la fin. Et puis, croyait-elle vraiment à toute ses élucubrations ? Léonie se mit debout. Qu'importe, elle irait jusqu'au bout de cette chasse et si elle en mourait, tant pis. N'était-ce pas là le destin d'un pirate ? ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Léonie marchait en regardant toutes les maisons. La photo semblait tellement ancienne, la maison n'existait probablement plus ou était dans une autre ville. Mais il ne fallait pas se décourager. A force d'effort, elle sera récompensée. Cette maison allait apparaitre devant elle comme par magie... Léonie se figea. Non, ce n'était pas possible. Elle leva la photo et la mit à côté de la maison délabrée qui se trouvait devant elle. Elles correspondaient ! Bon, sur la photo celle-ci était neuve alors que devant Léonie se trouvait une maison sur le point de s'effondrer, mais elle l'avait trouvée. C'était une maison d'un étage dont la porte ne tenait que par un gond et dont il ne restait que la moitié du toit. Les murs semblaient carbonisés, Léonie eut l'impression que si elle les touchait, ils partiraient en cendres. Elle s'avança vers la maison et ouvrit la porte avec mille précautions. La porte grinça tellement que Léonie en eut mal aux dents. Elle s'arrêta. Elle n'y voyait presque rien, la lumière ne pénétrait que par la porte ouverte. Toute les fenêtres étaient condamnées. Elle avança doucement, sur la droite se trouvait une cheminée ainsi que des meubles recouverts par des draps qui devaient, autrefois, être blanc. Il y avait tellement de poussière dessus qu'ils étaient presque noir. Elle se tourna vers la gauche et sursauta. Elle poussa un soupir et s'avança, ce n'était qu'un miroir. Plus elle s'approchait du miroir, plus Léonie se rendait compte que quelque chose n'allait pas du tout. Le miroir avait beau être sale et la pièce sombre, sa tête ne pouvait pas changer à ce point. Elle était devenue brune, ses cheveux n'étaient plus lisse mais ondulaient et ses yeux n'étaient plus gris mais ils étaient aussi noir que le fond d'un puits. C'était la jeune femme de son salon ! Un frisson parcourut le corps de Léonie. Elle cligna des yeux et le visage de la jeune femme fut remplacé par le sien. Elle avait sûrement rêvé, cette fille ne pouvait pas être là. Elle tourna le dos au miroir et s'avança dans la pièce. Au fond se trouvait un trou là où devait être la cuisine. Il y avait un meuble ou étaient encore rangés des verres, des assiettes et des plateaux. Léonie s'approcha d’un des fauteuils couverts, couvrit sa bouche et son nez de sa main et tira sur les draps. La poussière voleta partout dans la pièce. Le fauteuil avait les ressorts qui traversaient le tissu. Sur la table était posée une vielle horloge à coucou ainsi qu'un plateau en argent. Léonie se pencha sur la table et se retourna brusquement. Elle avait vu, à travers le plateau, la jeune femme brune debout derrière elle. Léonie resserra sa veste autour d'elle, elle avait l'impression que la température avait diminuait. Elle s'avança vers l'escalier, pressée de mettre un terme à cette chasse aux trésors. Elle posa le pied sur la première marche qui grinça sous son poids. Elle pouvait le faire, cet escalier avait l'air dix fois plus solide que celui du hangar. Elle posa la main sur la rampe et s'engagea. Léonie passa devant un miroir brisé qui refléta plusieurs images d'elle. Quand elle le dépassa, le visage d'une jeune femme aux cheveux bruns apparut sur chaque fragment de miroir et disparut comme l'image de Léonie. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Celle-ci posa le pied sur la dernière marche et s'éloigna lentement de l'escalier. Sur le côté le mur avait complètement disparu. Comme une maison de poupée ouverte. Elle avança de quelques pas et un morceau de toit tomba à quelques centimètres de Léonie, traversa le plancher et tomba sur le sol avec un bruit sourd. Léonie, retenant sa respiration, s'éloigna du trou béant et, quand elle en fut assez loin, reprit sa respiration. Elle reprit sa marche en jetant un coup d’œil au plafond de temps en temps. Elle avait échappé de justesse à la mort et sa chance n'était pas éternelle, d'après le sortilège qu'on lui avait jeté. Elle se retrouva face à une porte fermée. Elle sortit de sa poche la petite clé trouvait deux semaines plus tôt et la mit dans la serrure. Elle la tourna et entendit un petit clic. Son cœur battait la chamade, Léonie avait le pressentiment que cette porte était la dernière étape. Elle prit une grande bouffée d'air et s'étrangla. Il y avait vraiment beaucoup trop de poussière dans cette maison. Elle reprit son calme, posa sa main sur la poignée, compta jusqu'à trois et ouvrit la porte.


Chapitre 6 : La fin ?

Léonie cligna des yeux plusieurs fois, elle était aveuglée. Quand elle fut habituée à se trop plein de lumière, elle ouvrit les yeux et resta plantée sur place. Elle tourna le dos à la pièce et regarda autour d'elle, c'était une maison pleine de poussières et de crasse. Elle se tourna ensuite vers la pièce, elle avait peut-être atterrit dans une autre dimension. La porte était un passage pour passer d'un univers à l'autre, elle ne voyait pas d'autre explication. Léonie observa la pièce fascinée. Comment une pièce comme celle-ci pouvait être dans une maison comme ça ? Elle se trouvait dans une vaste pièce blanche, ni fenêtre, ni porte, rien à part une table en bois où reposait un coffret au milieu de la pièce. Sur le mur devant Léonie était accroché un tableau à taille réelle représentant une jeune femme aux longs cheveux bruns ondulés, aux yeux noirs tel le fond d'un gouffre. Elle était assise sur un trône. Elle portait une longue robe noir tachées de rouge. Sur sa tête reposait une couronne en forme de crâne de bouc et sur sa paume, était posée une main squelettique. Léonie la regarda longuement, elle avait l'impression que le tableau flottait. Elle s'approcha du tableau et lue l'inscription. " Sa Majesté Claudya D'Outretombe " Elle regarda une dernière fois le tableau, de plus près Léonie se rendit compte que le portrait ressemblait étrangement à son reflet dans le miroir. Elle recula et détourna la tête, l'atmosphère devenait oppressant. Elle reporta son attention sur le coffret en essayant de faire abstraction du portrait. La table était basse, quand elle se mit à genoux, le coffre fut au niveau de son visage. Il était fermé par un cadenas à 4 chiffres. Elle perdrait trop de temps à essayer toute les combinaisons possibles. Elle sortit la photo de sa poche et la regarda plus attentivement, un indice lui avait peut-être échappé ? En effet, sur le perron de la maison était posé l'horloge que Léonie avait trouvé en bas. Elle tourna les 4 bouton jusqu'à avoir l'heure inscrite sur l'horloge. Le cadenas s'ouvrit sans un bruit, Léonie l'enleva doucement, posa les mains sur chaque côté du coffre et hésita. Avait-elle vraiment envie de connaître le fin mot de l'histoire ? Voulait-elle vraiment découvrir le mystère de la clé ? Léonie ne savait plus très bien, cette clé, si importante, était à portait de main. Après quelques instant, Léonie prit une grande inspiration et ouvrit le coffret. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

L'intérieur du coffret était couvert de velours rouge et au milieu était posé un morceau de papier plié en deux. Léonie distingua des formes sur le papier. Elle le prit, ses mains tremblaient tellement qu'elle avait dû mal à le tenir, la pression de cette longue recherche venait la submergée. Léonie ferma les yeux, se calma et ouvrit le morceau de papier délicatement. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Léonie souleva le coffret, regarda derrière le tableau. Elle fouilla chaque recoin de la pièce. Son corps tremblait de colère et de frustration. Elle qui pensait ressentir de la joie et du soulagement. Mais non ! Ça aurait était trop facile. Léonie s'arrêta et jeta un ultime coup d’œil au papier qu'elle avait lu et relu sans y croire. Sur le morceau de papier était écrit, d'une écriture délicate et penchée, deux mots :

" La Clé ".

23 Novembre 2021 16:47 0 Rapport Incorporer Suivre l’histoire
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La fin

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