ainhoa-foucher1677516039 Hekate 2018

La Capitale. Dans cette ville se livre une guerre sans merci entre les trois gangs qui règnent sur la ville. Les gangs, ce ne sont pas simplement des petites bandes faisant régner la terreur dans les rues de la ville. Ce sont de véritables dieux, du moins, pour ceux qui les apprécient. Mais lorsque l'une des nouvelles membres des Snakes a un jour une vision d'horreur, les gangs devront mettre de côté leur animosité pour sauver leurs vies.


Action Alles öffentlich.
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Snakes

Le froid de la fin d'automne s'engouffrait dans les nombreuses petites ruelles sombres de la Capitale. Loin, bien loin d'ici, je devinais les contours du palais. Il n'avait strictement rien à voir avec cet endroit sordide. Des odeurs fortes d'urine et d'alcool, tant mélangées que je n'aurais su dire laquelle des deux étaient la plus récente, et ce malgré mon hyperosmie, rendaient ma respiration compliquée.


Quelques personnes sortaient des bâtiments, mais leurs présences n'étaient pas plus perceptibles que celles de fantômes. Au fond de la rue, je pouvais apercevoir une forte lueur jaunâtre qui provenait d'une fenêtre. C'était probablement ici. La lumière s'éteignit soudain.


Engoncée dans mon imperméable, je me dirigeai vers un petit club. Il était assez simple à trouver, après tout. C'était le seul bâtiment un tant soit peu vivant ici.


Je regardai autour de moi. Je ne me baladais vraiment pas dans le plus beau quartier.


Derrière moi, il n'y avait que des bâtiments sales et la seule chose un peu dynamique était la grande file de voitures. Je regrettais tout de même ma jolie petite campagne. Mais c'était comme ça. Si je voulais être formée, je devais aller m'installer à la ville. Sinon, ç'aurait était tant pis pour moi.


C'est à ce moment là que la pluie commença à tomber. Je pestai, avant de sortir mon parapluie. Il me restait au moins une bonne centaine de mètres à parcourir. Enfin, ce n'était qu'une mince formalité face à ce que j'allais devoir accomplir cette nuit, et ici même.


Mais quand même, quelle ville atroce!


— Hé là ! T'es bien Rowenn ?

Surprise, je tournai la tête. Un enfant se tenait derrière moi. Il ne devait pas avoir plus de huit ans, et portait une veste noire. Il faisait bouger l'une de ses dents avec son doigt. Faisait-il partie de l'Organisation?


— Oui, c'est bien moi. Qui es-tu ?


— Moi, c'est Michael, mais, ici, appelle-moi Naja.


Aucun doute, c'était bel et bien un membre des Snakes. Son nom me fit sourire. Donner le nom d'une espèce de cobra à un si petit garçon, c'était assez original. Il m'avait tout de même l'air bien jeune pour faire partie de l'Organisation. Comment un enfant pourrait-il faire ce que l'on faisait ici?


— Rowenn, suis-moi. Je vais t'emmener au club.


Il me tendit une main, que je saisis. En chemin, sans trop que je sache pourquoi, Naja rit.


J'aurais bien ri, moi aussi, mais le stress me nouait la gorge et me tordait les tripes.

Je me demandai tout de même comment les parents de Michael avaient-ils pu le laisser intégrer l'Organisation. Après tout, ce n'était pas un métier pour un enfant. Chez moi, les enfants travaillaient aux champs avec leurs parents, ou s'occupaient des animaux de la ferme.


Tous, sauf moi.


Je m'appelais Rowenn Gears, j'avais dix-neuf ans et étais traitée en paria dans mon village natal, mais étais accueillie ici comme une reine.


Depuis ma naissance, mes parents avaient remarqué que je n'étais pas comme les autres. Au départ, cela se manifestait par le fait que j'avais vite parlé, vite marché. Puis étaient arrivés les visions et les sens décuplés. Cela ne signifiait qu'une seule chose: je devais faire partie de l'Elite de la Capitale, autrement dit des gangs. J'étais ici depuis deux mois, maintenant. J'avais été soumise durant ce laps de temps à toute une batterie de tests.


Le garçon retira soudain sa main de la mienne.


— Bon, et bien je vais devoir te laisser ici. J'ai pas le droit d'aller plus loin. Alors, bonne chance.


Naja s'éclipsa, me laissant seule. J'allais donc devoir me débrouiller sans aide. Ma première épreuve.


Il y avait une entrée. Je donnai un petit coup, mais ça ne fonctionnait pas. La porte devant moi avait l'air d'être verrouillée. J'allais devoir penser intelligemment.


Je tâtai l'ouverture, et rencontrai une petite serrure. Mais où donc était la clé?


Je fouillai la ruelle, soulevai les poubelles, mais ne trouvai rien.


Une idée me vint à l'esprit. Sacrifiant mon beau chignon, j'en retirai une épingle et la dépliai. Je tenais ma clé.


Je tournai lentement le crochet dans la serrure. Un déclic plus tard, la première épreuve était réussie, et la porte entrouverte.


Je la poussai, et entrai dans la pièce. La porte d'entrée disparut. Le plancher grinça sous mes bottes, et je ne supportai pas ces bruits. Il régnait dans la pièce une chaleur suffocante.

Je retirai mon pardessus et fermai mon parapluie, avant de regarder devant moi.


J'étais dans un long couloir, éclairé par de nombreuses bougies. Leur lueur vacillante projetait des ombres inquiétantes sur le sol. Il n'y avait aucune porte, ni fenêtre. Aucune issue.


J'avançai en faisant glisser mes doigts sur le mur. Aucun mécanisme. Intriguée, je refis le chemin inverse en tapant sur les murs avec mes poings. Je m'arrêtai soudain.


Un endroit sonnait creux.


Je tapai de nouveau. Rien. Je remarquai alors une petite fente et mis mes doigts à l'intérieur. Je tirai ensuite de toute mes forces. La plaque se retira, mais j'avais été projetée de l'autre côté de la pièce en tirant.


J'y retournai rapidement. La joie s'empara de moi en voyant que c'était une porte, mais soupirai en voyant un code. Vraiment, on ne m'aurait rien épargné.


Je l'étudiai en détails. Quatre chiffres, une molette. Je souris. Ça ne devrait pas être compliqué.


Je collai mon oreille contre la porte blindée, et fit tourner la molette. Un, deux et enfin trois clics.


J'avais le premier chiffre. Je répétai l'opération jusqu'à avoir les trois autres chiffres.


3645.


La porte s'ouvrit. Et de deux.


Je rentrai dans la nouvelle pièce. Il faisait noir, tout autour de moi. Une lueur forte s'alluma soudainement.


— Mademoiselle Gears ! Je savais pertinemment que vous n'arriveriez pas en retard.


Je fus très étonnée de voir à quoi ressemblait vraiment le chef des Snakes. Je devais dire que je ne m'attendais pas à cela.


À la campagne, on parlait de Cobra comme d'un homme extrêmement fort, aux allures un peu brutales.


Mais là, c'était tout le contraire.


L'homme qui me faisait face ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans. Assis sur un fauteuil de velours rouge, il était blond, et très mince. Rien à voir avec le portrait que l'on m'avait dressé de lui. Son costume rayé noir, parfaitement repassé, lui donnait une allure très distinguée.


— Je suis impressionné. Vous avez été très rapide. Combien de temps, Naja ? demanda-t-il.


Le petit garçon de tout à l'heure sortit un chronomètre de sa poche, qu'il arrête.


— Six minutes et vingt-huit secondes, chef.


— Vraiment? Oh, et bien bravo. Mais ne vous réjouissez pas trop vite, il vous reste une dernière épreuve. La plus complexe, celle qui vous fera vraiment entrer au service des Snakes. Les tests auxquels vous avez été soumis en arrivant ici il y a deux semaines n'étaient rien, à côté de celui-ci.


Mon cœur s'emballa. Le moment que je redoutais le plus était arrivé. Ne pas stresser, c'était le seul conseil que je puisse me donner.


Cobra se leva et fit glisser un petit objet doré à mes pieds et une boîte. Je les saisis. L'objet était un pistolet, Golmont&Johnson, apparement. C'était l'un des plus précis qu'il puisse exister. Sa taille, idéale, rentrait parfaitement dans un sac, ou mieux, dans une poche. Je le fis tourner entre mes doigts. Il était très léger, et d'une haute qualité. Je le chargeai avec les balles que contenaient la boîte.


— Bien, me dit-il. Maintenant que vous avez l'arme, tuez-le.


Il pointa Naja du doigt.


Le petit garçon se défendit:


— Attendez, chef. On... on avait pas décidé ça comme ça. Vous vouliez juste que je l'accompagne.


— Tu me contredis ? demanda Cobra. Un mot de plus, et ce sera moi qui te tue.


Naja paniqua. Ses yeux s'agrandirent, et il tomba au sol. Je plaçai mon arme devant moi. Je ne voulais pas le tuer, mais j'étais bien obligée de le faire. Si je ne le faisais pas, je ne serais jamais acceptée, ou n'en sortirais pas vivante.


Le pistolet glissait dans mes mains moites.


Elles tremblaient. Pourquoi étais-je si mal, tout à coup? Je devais le faire. Je devais le tuer.


Lorsque je devrais livrer bataille contre les autres gangs, je devrais bien tuer quelques personnes. Je respirai longuement, et appuyai doucement sur la détente.


La balle siffla dans l'air, et atteignit Naja au cœur. J'avais très bien visé.


Une tâche rouge s'étendit sur la chemise blanche du petit garçon. Il s'écroula.


— Bravo, mademoiselle Gears. Je n'en attendais pas moins de votre part.


Je me demandai maintenant pourquoi avoir hésité. J'avais tué Naja, ce pauvre gamin qui n'avait rien demandé, certes, mais et alors? C'était lui, ou moi. Et j'avais même ressenti une certaine satisfaction.


— Et bien, mademoiselle. Vos nerfs ont l'air de

supporter ce genre d'épreuves ! Excellente nouvelle. Naja, peux-tu me dire combien de temps a mis mademoiselle Gears ?


L'enfant se releva sous mes yeux. Je ne les crus pourtant pas. Je venais de le tuer, comment pouvait-il se relever ?


Il sortit de nouveau son chronomètre de sa poche.


— Deux minutes et sept secondes, chef, répondit-il.


— Bluffant. Vraiment. Vous avez été merveilleuse. Je n'aurai pas fait mieux, en tout cas, pas à ce pauvre Naja. Vous êtes sans pitié, mademoiselle Gears. Et j'aime ça. Vous ferez une excellente Snake.


J'accourus, sans même remercier Cobra, vers Naja. J'étais vexée, je devais le reconnaître, de ne pas avoir réussi à mieux viser.


— Comment as-tu pu te relever. Je... ma... ma balle t'avait atteint au cœur.


Il éclata de rire, avant de soulever sa chemise. Il portait une épaisse protection de métal, et une petite poche de sang y était fixée. Elle coulait, percée par la balle.


— Ne t'inquiètes pas pour moi! Je fais ça à chaque fois !


Il partit se placer à côté du chef des Snakes. Cobra me lança un sourire charmeur. Je rougis. Comment résister à ce visage angélique ?


— À nous deux, mademoiselle Gears. Que je vous explique: je serai désormais votre instructeur. Mais pour l'instant, asseyez-vous.


Il me désigna un fauteuil, qui n'était jusque-là pas présent dans la salle. Je m'assis.


— Posez vos mains sur les accoudoirs.


Surprise, je les posai tout de même. Mes poignets furent aussitôt entravés par des menottes. Cobra se leva, et s'agenouilla à côté de moi.


— Que faites-vous ? l'interrogeai-je.


— Rien, rien. Une formalité, ici. C'est simplement pour vous épargner le moindre mouvement violent que vous risquez de faire, et ce, si vous n'êtes pas attachée.


Je le regardai, effrayée. Il approcha son visage du mien. Il était si proche de moi que je pus sentir l'eau de Cologne qu'il portait, mélangée, si je ne m'abusais, à celle du whisky. Logique, nous étions dans son club.


Cobra fit glisser son doigt le long de mon épaule droite. La brûlure que je ressentis alors fut indéfinissable. J'avais l'impression qu'il enfonçait sa main dans ma chair. Je criai et me débattis, mais il n'y avait rien à faire: les entraves m'enserraient bien trop les poignets.


— Arrêtez, je vous en conjure, arrêtez !


Il secoua sa main libre, montrant ainsi son refus d'obtempérer.


— Je n'ai pas terminer. Ne vous inquiétez pas, ce ne sera plus long.


Il retira sa main, puis la posa sur mon autre épaule, et traça des lettres. Un V, un E, un R.


C'était les seules que je pus retenir, tant la douleur était irradiante.


Cobra recula. Sa main brillait.


— Bienvenue parmi nous, Vipère, dit-il avec un sourire.


Je haletai. Les entraves s'en allèrent, et je portai tout de suite mes mains à mes épaules.

Un serpent avait été tracé sur mon épaule droite. Ainsi que six lettres. V,I,P,E,R,E sur la gauche. Vipère ? Alors ça serait mon nouveau nom ? Lorsque l'effet de la brûlure se dissipa, je me permis de demander :


— Vous faites cela à tout le monde?


Il sourit.


— Évidemment.

6. März 2023 13:49 0 Bericht Einbetten Follow einer Story
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